Login

Une année 2022 mouvementée chez Terre Atlantique

Le 30 novembre en conférence de presse, Christian Cordonnier, directeur général (à dr.), au côté du président, Jean-Yves Moizant, a raconté la cyberattaque essuyée en juin dernier.

Avec une cyberattaque en pleine collecte 2022, des volumes récoltés en très net recul cette année et un contexte inflationniste jamais connu, la coopérative charentaise Terre Atlantique a dû s'adapter à des situations inédites. L'exercice 2021-2022 se clôture lui avec de bons résultats.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le 30 novembre, Terre Atlantique a tenu son point presse annuel, en amont de son assemblée générale le 2 décembre. Si l'exercice 2021-2022 se clôt avec de bons résultats, avec un chiffre d'affaires total de 156 M€ (contre 109 M€ l'année passée), l'année 2022 a été riche. « En janvier, on a dû arrêter la chaîne de triage pendant trois jours car toute l'équipe avait le Covid, relate Christian Cordonnier, directeur général. C'est la pire crise Covid que l'on ait eue. »

Des fichiers cryptés, avec demande de rançon

Ensuite, avec le début de la guerre en Ukraine, la volatilité des cours a nécessité un pilotage renforcé. En juin, la coopérative a connu une cyberattaque, avec demande de rançon. « En pleine collecte, on s'est retrouvé avec des fichiers cryptés », raconte Christian Cordonnier. Au final, la coopérative s'en est plutôt bien tirée, avec peu de temps d'arrêt des serveurs. Elle a porté plainte, et n'a pas payé. « Mais on est conscient que cela peut se reproduire », ajoute le directeur général, qui s'est entouré de gendarmes spécialistes et d'experts pour prévenir une nouvelle attaque. Les salariés ont aussi suivi une formation sur les risques informatiques.

Moins de 50 q/ha en blé

La collecte 2022, à 260 000 t, atteint « le plus faible niveau depuis la création de Terre Atlantique », constate Christian Cordonnier, en raison de la sécheresse et de coups de chaud. « Heureusement, les prix se sont tenus. » Le blé affiche moins de 50 q/ha sur la zone de la coopérative. « L'eau est nécessaire », appuie le dirigeant, regrettant l'absence « d'une réelle politique pour stocker l'eau ». Les semences ont aussi pâti du climat.

Si l'année 2022 a été compliquée, l'exercice 2021-2022 se clôt sur de bons résultats. La collecte 2021 affiche 340 000 t, avec un indicateur prix moyen (1) en hausse : 300 €/t, contre 217 €/t l'année passée. « Sur la même période, l'indice Ipampa a pris 27 % », nuance Christian Cordonnier. Le CA de 156 M€ est réalisé par les ventes de céréales (104 M€), l'appro (39 M€), les semences (13 M€) et le photovoltaïque (303 k€). Le résultat net s'établit à 1,435 M€.

2,355 M€ d'investissements

Au cours de l'exercice passé, Terre Atlantique a réalisé 2,355 M€ d'investissements, dans cinq sites de stockage, notamment pour le sans insecticides, dans sa station de semences pour le dernier volet de travaux, et en appro sur le site de Sainte-Même dédié à la viticulture. Côté services, Be Api a bénéficié de la hausse des engrais, avec 4 000 ha suivis en plus depuis juillet, portant le total à 11 300 ha.

Terre Atlantique poursuit ses partenariats sur de nouvelles cultures. De l'angélique a été récoltée et l'huile essentielle extraite par son partenaire, l'université de Poitiers. Au total, 4 ha ont été implantés pour une récolte en 2024. La réflexion se poursuit avec Viridi Gallus sur le chanvre, avec une première récolte. Des petites surfaces de sésame ont aussi été semées et récoltées. Pour 2023, la coopérative prévoit notamment de rénover son site de stockage de Boutrit et de changer d'ERP. Atlas, le projet de mélangeuse avec imprégnation d'urée à La Pallice, devrait démarrer début 2023.

(1) Il est calculé sur sept cultures, blé tendre, blé dur, orge, pois, colza, maïs et tournesol, pondéré des volumes des adhérents et de ceux confiés en prix moyen.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement