LCA : Olivier Véran échange avec les jeunes
Dans le cadre de sa série de débats avec les jeunes, La Coopération agricole a convié, le 2 mars au Sia, Olivier Véran, ministre délégué auprès de la Première ministre, à dialoguer avec de jeunes citoyens sur leurs perceptions du monde agricole et leurs attentes.
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« LCA souhaite se nourrir des échanges avec la jeunesse pour construire la France alimentaire de demain. Avec leurs témoignages, on souhaite notamment créer des conditions favorables à leur accueil et contribuer à l’élaboration de la future LOA (loi d’orientation et d’avenir agricoles) », a introduit Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, jeudi 2 mars au Sia, lors de la rencontre entre Olivier Véran et les jeunes.
Identifier les normes encombrantes
Aujourd’hui, le métier d’agriculteurs ne donne plus envie aux jeunes. C’est le message qu’a voulu faire passer une jeune éleveuse de porc installée depuis trois ans. « Les mises aux normes chaque année sont des poids financiers. Je ne ressens pas le soutien nécessaire pour continuer ce métier. Les apprentis que l’on prend sont confrontés à la complexité du métier d’agriculteur et, à la fin, ils n’ont pas envie de continuer dans cette voie. » Trop de charges et trop de normes, c’est également ce qu’a reproché un agriculteur récemment installé.
En réponse, Olivier Véran leur a proposé d’identifier les normes encombrantes au quotidien qui ne jouent pas la qualité, la santé des animaux, etc. et de les faire remonter à La Coopération agricole. « À mon tour, je les ferai remonter », a déclaré le porte-parole du Gouvernement.
Peur de l’avenir
Pour la jeune génération qui réfléchit à s’installer, le frein, c’est la peur : la peur de l’isolement, de l’incertitude, de la pénibilité du travail, du manque de revenu. « L’isolement des campagnes est un sujet peu abordé et qui pourtant fait peur. J’ai des amis qui vivent très mal la reprise de l’exploitation parce qu’ils passent de la ville à la campagne où ils se sentent isolés et seuls », témoigne une jeune diplômée.
Tandis qu’une autre déplore le manque de visibilité : « Aujourd’hui, mes parents ont une ferme agricole, mais je sais que je ne la reprendrai pas, j’ai trop peur de l’avenir. » Elle regrette également la stigmatisation des agriculteurs ressentie pendant le Sia. « Il faut faire passer le message qu’on est là pour nourrir la population et pas pour maltraiter les animaux », ajoute-t-elle. Une manière de souligner qu’il faut recréer le lien entre le consommateur et les agriculteurs.
Sortir des éléments début juin pour la LOA
Face à tous ces témoignages, Olivier Véran a relevé l’importance des travaux réalisés par LCA pour accompagner cette nouvelle génération. « Là où vous, la jeune génération, vous interpellez les pouvoirs politiques, c’est que vous nous dites, « on veut bien être agriculteur mais pas à n’importe quel prix, il faut qu’on nous accompagne et qu’on nous aide ». En même temps, c’est vous qui allez écrire le modèle agricole de demain et ça, c’est absolument génial ! », déclare-t-il.
Des témoignages qui viennent compléter ceux relevés lors de la consultation des jeunes lancée par LCA en régions, laquelle a démarré le 26 janvier et s’achèvera le 16 mars, à Limoges. Jusque-là, plus de 500 jeunes de tout horizon, tout milieu social, y compris des jeunes agriculteurs coopérateurs ou non coopérateurs, ont pu s’exprimer sur leurs attentes et leur perception de l’avenir. L’idée est de sortir des éléments début juin pour participer à la phase finale de l’écriture de la LOA et de travailler pendant le second semestre au sein du réseau à des propositions.
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