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Premières attributions de CEPP pour des assolements plus diversifiés

Sandrine Hallot, directrice du pôle produits, marché et services à la FNA, s'est grandement investie dans la fiche CEPP diversification des cultures qui implique les OS par le biais de la diversification de leur collecte.

Coopératives et négoces reçoivent depuis peu des CEPP pour la diversification des cultures, évaluée à partir de celle de la collecte. Une fiche action, fruit du travail de la FNA, qui peut rapporter gros.

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Depuis fin février-début mars, coopératives et négoces agricoles reçoivent un courrier du ministère de l’Agriculture leur annonçant le nombre de CEPP attribués, ou pas, grâce à la diversification de leur collecte, en lien avec la fiche CEPP « Réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques par la diversification des cultures dans les systèmes de production annuelle ».

Cette fiche, correspondant à l’action 2022-120, a été publiée le 23 décembre 2022 et réalisée par la Fédération du négoce agricole, et plus particulièrement par Sandrine Hallot, sa directrice du pôle produits, marché et services, qui a été à pied d’œuvre dessus à partir de 2018 et nous a accordé une interview le 8 mars sur ce nouveau dispositif. « J’ai préféré attendre les premiers retours de CEPP avant de communiquer à ce sujet ».

Plusieurs dizaines de milliers de CEPP

Cette fiche CEPP peut rapporter beaucoup comme le signale Sandrine Hallot : « Certains négoces, en zone intermédiaire ou d’élevage, ont reçu plusieurs dizaines de milliers de CEPP du fait de leurs efforts de diversification. Des entreprises ont atteint 30 % de leur quota à remplir rien qu’avec cette action 2022-120. » Et de compléter : « Avec cette fiche CEPP, nous sommes vraiment dans notre métier d’organisme stockeur qui consiste à organiser des filières pour offrir des possibilités de diversification aux agriculteurs. Il serait dommage que les négoces ne saisissent pas cette opportunité. »

En fait, cette fiche a pris du temps à être finalisée car elle a demandé une très grande réflexion, avec l’appui de l’Inrae, de FranceAgriMer et de la DGAL, pour mettre au point le dispositif adéquat permettant de mesurer la diversification des cultures par le biais de la diversification de la collecte. Ce dispositif s’appuie sur la remontée automatique des données de collecte enregistrées par FranceAgriMer pour permettre ensuite le calcul d’un indice de diversité de la collecte au niveau des services du ministère de l’Agriculture afin de délivrer ensuite les CEPP aux entreprises concernées.

Aucune démarche administrative à faire

Selon l’évolution de l’indice de diversité, des CEPP sont déclenchés ou pas. Les OS n’ont aucune démarche administrative à réaliser étant donné l’automaticité du dispositif et « peuvent se concentrer sur la création de filières. C’est une fiche CEPP pas comme les autres qui sort de l’ordinaire », reconnaît Sandrine Hallot.

Le point de départ de sa création s’appuie sur l’idée de favoriser une plus grande diversification des cultures qui permet de réduire la pression des bioagresseurs ; ce qui permet alors un plus faible recours aux produits phytopharmaceutiques. « Pour qu’un agriculteur puisse diversifier ses cultures, il faut qu’il y ait au bout des marchés pour ses nouvelles productions. » C’est ainsi qu’a émergé l’idée de travailler à partir de la collecte.

« Le métier d’OS prend tout son sens »

« C’est là que notre métier d’OS intervient et prend tout son sens. Un OS qui va revoir l’équilibre entre les productions ou rajouter une nouvelle espèce va augmenter son indice de diversité et donc son nombre de CEPP. » Vingt-trois espèces ou familles (comme les féveroles) et aussi le méteil sont d’ailleurs concernés par cette action.

Mais, comme tient à le souligner Sandrine Hallot, c’est un gros investissement sur le terrain car tout rentre en jeu : le stockage, la logistique, l’adhésion des agriculteurs et le suivi des productions. Toutefois, cette fiche action répond aussi au besoin de revisiter les assolements en raison de la problématique des longues périodes de chaleur et également à la voie de la diversification, qui est un des accès aux écorégimes de la nouvelle Pac.

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