Pourquoi Limagrain souhaite reprendre la totalité du capital de Vilmorin
Le groupe Limagrain a annoncé fin avril lancer une offre publique d’achat sur les actions de sa filiale Vilmorin & Cie, à un prix très attractif, dans l’objectif de racheter l’ensemble de son capital.
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Le groupe Limagrain, qui détient déjà 71,22 % du capital de Vilmorin & Cie, vient d’annoncer son intention de racheter la totalité des actions de sa filiale semences, cotée à la bourse, par le biais d’une offre publique d’achat qui devrait être ouverte fin juin.
Une stratégie de long terme
« Ce projet de retrait de cote vise, entre autres, à permettre à Limagrain de retrouver une plus grande liberté dans ses choix stratégiques », a souligné le directeur général, Sébastien Chauffaut, dans un communiqué. Les dirigeants du groupe français reconnaissent que « le métier de semencier, avec ses cycles de sélection, s’inscrit dans un temps long qui ne correspond pas nécessairement au rythme des marchés boursiers ».
Et d’ajouter : « Dans un marché très concurrentiel et un environnement macro-économique incertain, le développement de Vilmorin & Cie exige des investissements significatifs qui seront plus aisément décidés et menés à bien en tant que société non cotée. » C’est pourquoi ils souhaitent redonner à l’activité semences du groupe toute sa liberté.
Depuis trente ans
Le groupe coopératif Limagrain avait décidé de s’appuyer sur la bourse en y introduisant sa filiale Vilmorin Clause & Cie, à l’époque spécialisée dans les semences potagères et florales, il y a trente ans, le 3 novembre 1993. Son objectif était alors d’avoir accès à des capitaux plus aisément, pour accélérer sa croissance.
En 2006, Limagrain a aussi fait le choix de transférer ses activités semences de grandes cultures à sa filiale cotée en bourse, et lui avait donné le nom de Vilmorin & Cie. Cette structure regroupait alors l’ensemble des activités semencières du groupe.
De nombreuses acquisitions
Entre-temps, le premier groupe semencier français n’a cessé de se consolider en rachetant de nombreuses entreprises en semences potagères et florales comme Nickerson Zwaan aux Pays-Bas, Harris Moran aux États-Unis, Hazera Genetics en Israël ou Mikado au Japon, mais aussi en maïs, céréales et autres espèces de grandes cultures par l’acquisition d’entreprises aux États-Unis, Canada, Brésil, Afrique, Turquie, Inde, Thaïlande… Stratégie qui lui a permis de se hisser aujourd’hui au quatrième rang des semenciers mondiaux, avec un chiffre d’affaires de 1,59 Md€ en 2021-2022, 1,77 Md€ prévus sur 2022-2023.
Mais depuis 2010, le premier groupe semencier français n’avait plus fait appel à la bourse pour assurer ses investissements et a estimé qu’il serait aujourd’hui plus facile pour lui, comme le précise Sébastien Vidal, son président, de « poursuivre l’histoire de Limagrain dans les semences », en reprenant complètement son indépendance.
Une valorisation de l’entreprise à 1,43 Md€
Selon le groupe, le conseil d’administration de Vilmorin & Cie a accueilli favorablement et à l’unanimité le principe de l’OPA. Concrètement, le projet d’offre a été déposé à l’Autorité des marchés financiers et, sous réserve de l’obtention de la décision de conformité, l’offre devrait être ouverte le 22 juin et clôturée le 12 juillet. Limagrain a proposé aux actionnaires un prix de 62,60 € par action, soit un bonus de 45,4 % par rapport au dernier cours de clôture. Ce prix valorise la totalité du capital de Vilmorin & Cie à 1,43 Md€. Une nouvelle page se tourne dans l’aventure de Limagrain dans les semences.
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