LCA ARA accueille une délégation de dirigeants étrangers
Du 27 novembre au 1er décembre, une quarantaine de présidents et directeurs de coopératives roumaines, estoniennes et grecques sont venus à Lyon, à l’invitation de La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes, pour découvrir les pratiques de gouvernance des coopératives françaises.
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Durant cette dernière semaine de novembre, La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes (LCA ARA) reçoit une quarantaine de dirigeants de coopératives étrangères dans le cadre du projet européen Erasmus +, intitulé « Bonnes pratiques de gouvernance dans les coopératives agricoles ». 32 Roumains, 6 Grecs et 5 Estoniens ont fait le déplacement ainsi que les responsables des organisations partenaires : la fédération roumaine des coopératives de céréales (UNCSV), l’institut de recherche agronomique grec (Agreri) et l’université estonienne des sciences de la vie (EMU).
L’objectif ? « Aider les dirigeants à améliorer leurs pratiques de gouvernance via la réalisation de formations et de transfert de connaissances », présente Jean de Balathier, directeur de LCA ARA. Après la découverte de coopératives grecques en novembre 2022 puis estoniennes en mars de cette année, c’est au tour des organisations françaises d’accueillir jusqu’au 1er décembre leurs homologues.
Deux jours de visite
Lundi et mardi, les dirigeants étrangers ont rencontré les représentants des principaux acteurs du tissu coopératif régional (chambres d’agriculture, FranceAgriMer, Isara et InVivo) pour découvrir les relations entre systèmes alimentaires sur la région. La France a la particularité d’avoir un maillage coopératif fort, mis en place après la Seconde Guerre mondiale. Il s’organise autour de coopératives, elles-mêmes regroupées en unions.
Afin d’illustrer le fonctionnement de ce millefeuille organisationnel, Top Semence et Oxyane ont reçu mercredi leurs homologues à La Côte-Saint-André (Isère) pour une visite d’usine et un échange sur la mutualisation des outils et services. L’Ucal et Limagrain en ont fait de même aujourd’hui à Varennes-sur-Allier (Allier) et à Ennezat (Puy-de-Dôme).
Des échanges fructueux
« En Roumanie, nous manquons d’infrastructures nationales de transformation, ce qui nous rend dépendants des acteurs internationaux qui créent de la valeur et fixent eux-mêmes les prix. L’étude du fonctionnement des coopératives françaises nous aide à appréhender la création d’une chaîne de valeur ajoutée au sein de nos organisations », explique Gabriel Stanciu, président de l’UNCSV.
Créée en 2017, la fédération roumaine regroupe près de 55 coopératives, dont 748 exploitants cultivant environ 200 000 ha, principalement des céréales (80 %) ainsi que du maïs et du soja. Les entités sont majoritairement jeunes (création inférieure à 2 ans), avec des effectifs réduits (quelques dizaines de personnes). Encore peu répandues sur le territoire car souffrant d’une image négative associée à celle des kolkhozes de l’ex-Union soviétique, les coopératives roumaines cherchent à se développer pour regagner une certaine forme de souveraineté alimentaire, aujourd’hui mise à mal par les multinationales et l’arrivée massive de céréales ukrainiennes à des prix défiant toute concurrence.
Si le modèle coopératif roumain débute sa structuration, l’Estonie, déjà plus aguerrie, s’appuie sur la France pour adapter sa gouvernance à la croissance régulière du nombre d’adhérents. « Chaque année, nous accueillons une vingtaine d’exploitations supplémentaires au sein de Kevili, la plus grande coopérative d’Estonie, pour rester compétitifs face à nos voisins suédois et danois, indique Mart Martis, DG de Kevili, qui collecte 200 000 t/an de céréales par an sur 80 000 ha avec seulement 180 adhérents (environ 500 ha en moyenne). Le modèle français nous aide à réfléchir comment adapter notre croissance et nos outils à plus large échelle. »
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