La Coopération agricole à l’heure européenne
Lors du Salon de l’agriculture, La Coopération agricole a présenté ses propositions pour aller vers une Union européenne qui repositionne l’agriculture et l’alimentation au centre de sa politique. Elle appelle notamment à réviser la feuille de route européenne à partir des crises vécues ces dernières années.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« L’Europe doit reconsidérer sa feuille de route en tenant compte des nouveaux éléments qui viennent contrarier le monde stable et abondant, où les flux de matières premières n’étaient pas perturbés, dans lequel nous avions inscrit l’orientation de l’Europe à l’ère de la mondialisation, a lancé Dominique Chargé, président de La Coopération agricole, lors d’une conférence au Salon de l’agriculture, mercredi 28 février. Nous abordons aujourd’hui une nouvelle mandature pour l’Europe qui doit prendre en compte les évènements qui ont lieu ces dernières années et leur impact. »
La Coopération agricole a profité de cet évènement pour présenter ses 25 propositions « pour plus d’Europe et mieux d’Europe » à la veille des élections européennes. Un message européen porté auprès des candidats qui passent sur le Sia, déployé également sur la plateforme Europe de LCA et auprès du Copa-Cogeca, organisation européenne qui défend les intérêts des agriculteurs et des coopératives agricoles.
Un besoin de cohérence pour ne pas être vulnérable
« Nous avons travaillé une grande partie de nos propositions avec le Copa-Cogeca avec lequel nous avons produit par ailleurs un manifeste reprenant plusieurs de nos lignes », précise Mickaël Marcerou, vice-président Europe de La Coopération agricole et président de la commission Europe de LCA, présent au côté de Dominique Chargé lors de cette présentation.
La première de ces propositions porte sur la nomination d’un commissaire vice-président de l’Union européenne en charge de l’agriculture, de l’alimentation et de la ruralité. Car « le sujet de la souveraineté alimentaire est primordial au niveau européen. Sinon, nous serons vulnérables demain à tout chantage que nous ne pourrons accepter, poursuit Mickaël Marcerou. Et pour cela, nous avons besoin de cohérence au niveau de l’UE si nous voulons des solutions européennes. »
Faire évoluer le droit de la concurrence
Une cohérence à traduire notamment aux niveaux fiscal et social pour aller vers des coûts de productions lissés, quand le taux horaire est de 38 € en France alors que la moyenne UE se situe à 28 € et l’Espagne à 22 €. Et une cohérence à aller chercher aussi dans la politique proposée. Référence est faite au Green Deal dont les dispositions amèneraient un recul de 15 à 20 % de la production agricole et à délocaliser « notre empreinte carbone », comme le souligne Dominique Chargé.
D’où la nécessité pour l’UE de réviser sa feuille de route « en intégrant de façon prioritaire la souveraineté alimentaire dans la trajectoire UE », complète le président de LCA. Ainsi, une des propositions demande à faire évoluer le droit de la concurrence en remplaçant le critère actuel centré sur le bien-être du consommateur par le bien-être du « consommacteur » afin de prendre en compte les objectifs de souveraineté alimentaire et les nouvelles attentes sociétales dans toutes les politiques économiques.
Appel à la bienveillance
Un droit de la concurrence qui, en France, menace également la compétitivité de certaines filières ou territoires. « Or sur le marché de l’UE, qui est notre marché pertinent, nous ne sommes plus assez compétitifs dans certaines filières. » Aussi, Dominique Chargé en appelle à plus de bienveillance dans le traitement des dossiers « par rapport à nos missions de coopérative de consolidation de nos activités sur les territoires ».
Pour accéder à l'ensembles nos offres :