Login

Hervé Mucke « optimiste » pour la bio et la Corab

Concernant la collecte 2024, « notre crainte actuelle porte sur la qualité de ce qui est encore au champ », alerte Hervé Mucke, nouveau directeur général de la Corab.

Hervé Mucke a pris début septembre la direction de la Corab, coopérative charentaise 100 % bio. Si la crise actuelle est « la pire de sa carrière », il est confiant pour l’avenir.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Hervé Mucke est familier du secteur de l’appro-collecte : il a notamment été directeur adjoint de Centre Ouest céréales au début des années 2000, directeur général de Terres dioises pendant près de quatorze ans, et directeur du pôle agricole de Natura’Pro. C’est aussi un habitué de la bio, avec des postes en alimentation animale, ou encore à l’huilerie Emile Noël.

Depuis début septembre, il est directeur général de la Corab, position occupée jusqu’en mars dernier par Camille Moreau, parti d’après son profil LinkedIn chez Omnibois 46, exploitation forestière et scierie du Lot.

Agrodistribution : Pourquoi avoir choisi de rejoindre la Corab ?

Hervé Mucke : C’est une coopérative 100 % bio, dans un marché perturbé, avec des investissements importants réalisés avant la crise [agrandissement de Silo Bio Ouest, ndlr]. Il y a un challenge, et j’ai choisi de relever le gant.

Quel est le bilan de la collecte 2024 à l’échelle de la coopérative ?

H. M. : Toutes productions confondues, nous estimons la collecte entre 6 500 et 7 000 t, avec une forte baisse sur les céréales d’été. Notre crainte actuelle porte sur la qualité de ce qui est encore au champ. Il reste beaucoup de tournesol à rentrer, un peu de maïs, quelques lots de sarrasin, de millet… Le sarrasin germe sur pied, et la chia est montée en graine. Et impossible de semer : on entame les rendements de 2025.

Comment envisagez-vous l’avenir ?

H. M. : La baisse de la consommation est en train de se stabiliser, mais les prix ont été chahutés, les exploitations agricoles ne vont pas bien, et on ne sent pas, pour l’instant, une volonté politique de soutien à l’agriculture bio. Sans compter les conditions météo de cette année. On est au pire de ce que j’ai connu dans ma carrière. Mais cela va remonter. Je suis optimiste. J’ai connu d’autres crises de la bio, même si celle-ci est d’ampleur. La bio va retrouver une stabilité dans un an ou deux. Il va falloir passer ces deux prochaines années, qui s’annoncent très compliquées. La Corab est armée pour la reprise, avec les investissements réalisés. Nous avons un pool d’agriculteurs fidèles, et des marchés en alimentation humaine bien structurés.

Quelle est la stratégie à l’échelle de la Corab ?

H.M. : Il faut qu’on optimise nos coûts, pour avoir des frais de fonctionnement les plus bas possible. L’idée est aussi de diversifier nos productions, et de continuer à travailler en filière. Nous devons travailler davantage collectivement, avec les industriels et la grande distribution. Il faut bien anticiper les besoins de chacun. Cette année, le souci c’est le déficit de production. Il y aura un creux dans les trésoreries.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement