Vivescia armé pour faire face au contexte compliqué

Malgré une collecte de 3 Mt en hausse (+ 2 %) pour la coopérative Vivescia, le chiffre d’affaires 2023-2024 est en recul de 21 % (1,2 Md€) en raison des prix de vente des céréales à la baisse. Le résultat net de la coop se maintient à 15,4 M€ (contre 15,6 M€ au 30 juin 2023).

Du côté des filiales de transformation du groupe, dont les résultats ont été présentés à l’assemblée générale de Vivescia industries, mardi 10 décembre, à Reims (Marne), les résultats de Malteurop progressent grâce à une politique de commercialisation optimisée, à la bonne gestion des achats et des prix de vente, malgré l’inflation et la consommation de bière en recul, notamment sur le marché premium.

Des parts de marché conquises en boulangerie

Après une première moitié d’exercice difficile en raison également d’une moindre consommation, Grands Moulins de Paris a gagné des parts de marché en boulangerie artisanale, en partie grâce au lancement d’une marketplace. En GMS, sa marque Francine, qui fêtera ses 60 ans en 2025, confirme sa place de leader avec une part de marché en hausse dans un contexte de consommation orienté vers les prix bas. En BVP, malgré une forte volatilité du coût des matières premières, Délifrance a doublé sa performance, notamment grâce à des innovations produits.

Au final, dans ce contexte très chahuté, Vivescia industries affiche un chiffre d’affaires en recul à 2,9 Mds€ (-4,6 %) mais une performance en forte progression (+ 24 %). Son action était évaluée à 30,14 € le 2 octobre dernier (+ 12 % en un an).

Mesures d’accompagnement

Le chiffre d’affaires consolidé du groupe Vivescia s’établit à 4,15 Mds€ (-9,5 %) pour un résultat net de 32,3 M€ (contre 21,4 M€ au 30 juin 2023). « Sur 2023-2024, notre groupe a atteint un niveau de performance économique jamais connu et en hausse de 15 % dans un contexte perturbé, tout en étant dynamique en termes d’innovation et d’avancées RSE concrètes, en particulier sur les filières et sur tous les enjeux climat, sol et biodiversité », souligne Christoph Büren, président du groupe. Ces très bons résultats vont permettre de faire face aux conséquences de la mauvaise récolte 2024 (baisses de rendement de 10 à 50 % et qualité amoindrie) et de soutenir le plus possible ses adhérents.

La coop a déjà mis en place différentes mesures d’accompagnement depuis l’été : mesures de trésorerie avec des taux aménagés (17 M€ à date), dispositif d’avances de trésorerie sur stockage ferme (1,9 M€), soutien aux jeunes installés avec des taux à 0 % (495 000 € à date). Au 30 juin 2025, le groupe table sur un résultat net proche de zéro pour redistribuer un maximum de la valeur aux adhérents. « Nous pouvons passer ce cap sans problème, d’autant plus que nous avons retrouvé la confiance des banquiers grâce, notamment, aux bons résultats de Vivescia industries. »

Transitions essaime

Avec ses 420 agriculteurs impliqués actuellement, Transitions, le programme d’agriculture régénératrice porté par la coopérative, essaime dans les différentes filiales du groupe et chez certains de leurs clients : Puratos, les brasseries Caulier et Castelain, et Griffith Foods ont récemment adhéré. L’objectif est d’accompagner d’ici 2026 près de 1 000 adhérents. « Réussir les transitions agricoles impose en effet une démarche collective, souligne Christoph Büren. Il vaut mieux décarboner à la source plutôt que de chercher à compenser son impact environnemental, démarche qui ressemble plus à du greenwashing. »

La coopérative est également en pleine réflexion concernant sa stratégie MaCoop2030 qui va s’articuler autour des filières, de la transition carbone, de la biodiversité, de l’économie de la data, du chantier de l’énergie, des partenariats, de la mutualisation…

L’ensemble des filiales va finaliser sa feuille de route Climat 2030 pour atteindre les objectifs du groupe validés à l’automne 2022 : réduction de 42 % des émissions de GES sur son périmètre de responsabilité directe (Scope 1 et 2) par rapport à 2021 et de 29 % sur son périmètre indirect (Scope 3).