Valfrance se projette vers 2035
Lors de son assemblée générale jeudi 9 janvier à Meaux (Seine-et-Marne), Valfrance a mis en avant les investissements en cours, notamment dans ses infrastructures. Elle a aussi présenté ses dix chantiers stratégiques à l’horizon 2035.
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« Cette année la faiblesse de la collecte a entraîné des impacts financiers importants pour nos fermes et pour notre coopérative », a reconnu Christophe Grison, président de Valfrance, dans son allocution clôturant l’assemblée générale de la coopérative, qui s’est tenue le jeudi 9 janvier à Meaux (Seine-et-Marne), en présence de plus de 300 participants, agriculteurs adhérents et parties prenantes.
« Un plan d’économie rigoureux »
La collecte d’été de la coopérative a ainsi reculé de 200 000 t, soit une baisse de 25 %. La récolte de maïs a été meilleure, avec 250 000 t de maïs humide à sécher contre 150 000 t habituellement. « C’est la première fois que nous récoltons davantage de maïs que de blé », a commenté Laurent Vittoz, directeur général de la coopérative.
Consciente des enjeux, la coopérative a « réagi rapidement en mettant en place un plan d’économie rigoureux pour passer le cap. Ce dernier nous permettra de traverser cette période délicate tout en préservant nos fondamentaux, a poursuivi Christophe Grison. Ainsi, dès la moisson, des mesures ont été prises pour réduire les charges. L’anticipation était la bonne décision plutôt que de subir économiquement cette faible collecte. » Dans ce contexte économique exigeant, Valfrance a aussi renforcé son soutien direct aux agriculteurs, avec, par exemple, le report de toutes les échéances d’automne au 10 janvier 2025.
Modernisation des infrastructures
Pour autant, « les investissements nécessaires à la modernisation des infrastructures restent une priorité absolue » pour la coopérative agricole dont le territoire d’activité couvre l’Oise et la Seine-et-Marne. En 2024, différents chantiers ont déjà été réalisés ou se sont poursuivis, avec 7 M€ investis sur les différents sites. « L’exercice dernier est particulier, avec également le démarrage de projets très structurants pour la coopérative et son maillage territorial », a indiqué Simon Verger, directeur du pôle aval.
La coopérative maintient sa dynamique « très ambitieuse » sur la rénovation des sites en béton. En 2024, 1 M€ a ainsi permis de conforter des cellules béton à Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne). Par ailleurs, quatre sites ont été entièrement confortés, permettant de conserver 130 000 t de capacité. « Les silos, construits dans les années 1970 avec des normes qui ne sont plus les mêmes qu’aujourd’hui, sont à bout de souffle et ont besoin d’une forte rénovation pour leur redonner une espérance de vie de 30 ou 40 ans », a soutenu Laurent Vittoz.
Un nouveau complexe céréalier
Par ailleurs, Valfrance a poursuivi la modernisation du silo de Nangis, avec 1,9 M€ investi en 2024. La coopérative entreprend aussi la construction d’un nouveau silo à Verneuil-l’Étang, d’une capacité de 10 000 t, en remplacement notamment d’un site vendu il y a quelques années à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). Une première phase de 400 000 € a été engagée en 2024. « Les trois premières cellules seront disponibles pour la moisson 2025 », informe Simon Verger. Autre projet structurant pour la coopérative : la création d’un nouveau complexe céréalier à Coulommes. Il devrait progressivement émerger pour les moissons 2026 puis 2027. L’investissement total atteint 12 M€.
La coopérative continue aussi à investir dans la plateforme de Chaumes-en-Brie (Seine-et-Marne) qui servira de stockage pour les appros et la mise en big bag. 960 000 € ont été investis en 2024. « Il sera possible de stocker de gros volumes d’engrais, avec une douzaine de cases de 750 t chacune », s’est félicité Didier Garnier, directeur du pôle amont. « La rénovation de nos silos, l’amélioration des dispositifs de sécurité, et l’adaptation des débits de chantier restent au cœur de la stratégie de Valfrance », a complété Christophe Grison.
« Aborder les bons virages »
« 2024 est à marquer d’une pierre blanche pour Valfrance, tellement les projets opérationnels auront été nombreux, s’est félicité Laurent Vittoz, insistant sur la force du collectif. Des projets structurants, parfois clivants avec le passé, mais toujours dans un souci de se projeter vers l’avenir pour perdurer et se renforcer. » Désormais, la coopérative entend investir avec la mise en place de dix chantiers stratégiques à l’horizon 2035. Laurent Vittoz a insisté sur la nécessité de « ne pas jouer aux apprentis sorciers et d’aborder les bons virages comme l’agriculture de conservation des sols, l’agroforesterie, l’agrivoltaïsme…, de manière raisonnée et réaliste ».
Les axes définis pour les dix prochaines années visent « à conjuguer performance économique et préservation de l’environnement, tout en mettant l’accent sur la santé des sols et la valorisation du carbone ». « Toutes ces actions constituent les pièces d’un puzzle que nous élaborons depuis sept ans et qui prend forme désormais », a conclu Laurent Vittoz en évoquant mystérieusement une dernière « case en cours de réflexion qui sera peut-être dévoilée en 2026. Elle pourrait être un tournant important pour Valfrance. »
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