La sélection variétale à la recherche de nouveaux financements
Les semenciers et les producteurs de céréales, qui investissent dans la génétique, ont aussi exprimé leur souhait que d’autres partenaires se mobilisent à leurs côtés, au cours du colloque « création variétale au service de la Ferme en 2030 », organisé conjointement par Semae et l'AGPB, jeudi 2 février, à Paris.
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La génétique peut jouer un rôle essentiel dans l’adaptation au changement climatique et à la transition écologique. « Dans un contexte de dérèglement climatique et de réduction de l’usage des engrais et des produits phytosanitaires, la génétique a permis et permettra le maintien des rendements », a rappelé Marin Desprez, directeur stratégique du groupe Florimond Desprez, au cours du colloque organisé le 2 février, à Paris, par Semae et l'AGPB. Pour lui, la génétique est un levier qui a fait ses preuves et qui a encore beaucoup de potentiel. Mais le temps est compté. « Aujourd'hui ce qui change, c'est la rapidité à laquelle il faut s'adapter et sur tous les plans », remarque Jean-Pierre Cohan, d’Arvalis.
Une vision combinatoire pour 2030
La semence, avec tout son environnement, fait aussi partie des pistes évoquées. « Nous allons inventer l'agronomie de demain, suggère Christian Huyghe, directeur scientifique à l’Inrae. En 2030, nous vendrons une plante avec sa communauté microbienne. » Stéphane Jezequel, directeur scientifique d’Arvalis, parle, lui, de combinaisons : « En 2030, il faudra apporter aux agriculteurs des combinaisons multi-performantes qui amèneront quantité, qualité, moindre dépendance aux intrants, respect de la biodiversité et neutralité carbone. Il nous faut définir ensemble le point d’arrivée. »
« La durée de vie des variétés diminue »
Il faut aussi trouver les financements à ces recherches qui doivent s’accélérer. « Le financement de la création variétale est crucial et d'autant plus que la durée de vie des variétés diminue », souligne Laurent Guerreiro, directeur général de RAGT. La participation des producteurs de céréales au financement de la sélection végétale par le biais de la Criv (contribution recherche et innovation variétale), constitue une partie de la solution. « L'investissement des céréaliers dans la recherche est un partenariat gagnant-gagnant, estime Thierry Momont, président de la section céréales à paille de Semae, même s’il n’est pas toujours aisé à expliquer dans un contexte de fortes évolutions réglementaires et de changements climatiques qui impactent les potentiels de production. »
Une contribution des filières
« Il faut trouver les financements, si on veut aller plus vite dans la recherche de solutions alternatives, avance de son côté Eric Thirouin, président de l’AGPB. C'est pour cette raison que l'on a décidé de la Criv, mais ce n'est pas suffisant, il va aussi falloir une contribution des filières. » Pour lui, la réponse à l’enjeu écologique doit être un investissement de tous, même de l’État : « c'est impossible de faire cette transition, si on n'investit pas tous ensemble », indique-t-il. Et Thierry Momont de conclure : « Les 7,5 Mha de céréales semées en France le méritent bien ! »
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