Coop de l’eau 79 veut « parler vrai » sur les réserves

Mardi 11 avril, le tribunal administratif de Poitiers a validé la construction des seize réserves de substitution sur le bassin de la Sèvre niortaise Marais poitevin, projet autour duquel s’était constituée la structure Coop de l’eau 79. Ce jugement fait suite au recours déposé en 2018 contre l’arrêté interpréfectoral du 23 octobre 2017 autorisant la construction de ces réserves.

Dans le même temps, Coop de l’eau 79 souhaite consolider la toute récente cellule de communication collective, créée le 26 janvier dernier, en accueillant de nouveaux membres. Cette cellule réunit déjà quelques acteurs de la région Nouvelle-Aquitaine : La Coopération agricole NA, deux coopératives et un négoce agricoles, la chambre d’agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres, la chambre d’agriculture NA et des réseaux d’irrigants.

Des vidéos en motion design

Son objectif est d’expliquer les projets de réserves de substitution au grand public et de présenter les agriculteurs du projet. Six nouveaux témoignages vidéo sont déjà diffusés sur la chaîne YouTube de Coop de l’eau 79 et ont recueilli plus de 100 000 vues sur Facebook.

Six autres témoignages vont être lancés tout prochainement. Et il est question d’avoir recours à la technique motion design pour créer des vidéos explicatives autour de cinq thèmes : la substitution et ses bénéfices, l’eau et l’agriculture d’hier à aujourd’hui, la gouvernance de l’eau, le protocole d’accord ou encore le modèle agricole défendu par ces projets.

Ouvert à toute structure concernée par les réserves

« La vocation de ces supports n’est pas de communiquer en tant que tel sur Coop de l’eau, mais de parler vrai sur les réserves. Nous sommes ouverts à toutes les structures concernées par ce sujet et souhaitons qu’elles puissent s’approprier à leur tour toute cette communication », avance-t-on à la Coop de l’eau 79.

Ce besoin de communiquer est plus que jamais nécessaire, même s’il est difficile de se faire entendre et de dialoguer avec certains opposants aux réserves d’eau. Pourtant, des initiatives sont posées pour les rendre plus sociétalement acceptables. « Le protocole d’accord passé en 2018 pour la construction de nos réserves, et signé d’ailleurs par plusieurs coopératives agricoles de la région, a été bâti autour de quatre piliers », explique Thierry Boudaud, président de Coop de l’eau 79.

Des engagements environnementaux

Ces quatre piliers sont les suivants : la sobriété (usage efficient et économe de l’eau), le principe de substitution (les prélèvements d’hiver remplaçant ceux d’été), la transition agroécologique des exploitations agricoles avec un diagnostic à réaliser et des engagements environnementaux à tenir, et un cadre de gouvernance du volume d’eau avec des attributions annuelles gérées par l’établissement public du Marais poitevin.

« Paradoxalement, toutes ces mesures répondent aux questions sociétales posées par les opposants au projet, ajoute Thierry Boudaud. Nous répondons aux enjeux actuels : notre projet est compatible avec les enjeux climatiques et sert une agriculture familiale, locale avec 450 agriculteurs irrigants, soit plus d’un agriculteur sur deux dans les communes concernées. Et il n’y a aucun accaparement de l’eau par des irrigants historiques. » Les profils d’exploitation sont très diversifiés avec du bio, des petits élevages, des contrats de production de semences… « Nous avons besoin de nous adapter au changement climatique et, pour cela, nous travaillons la sobriété dans la consommation d’eau, mais nous avons besoin cependant de retenues d’eau collectives avec vingt agriculteurs par retenue. »