Agriodor envisage une alternative aux néonicotinoïdes fin 2023
La société Agriodor, qui travaille sur des substances olfactives capables d’attirer, de perturber ou de repousser les insectes, lève 5 M€ pour finaliser ses travaux contre le puceron vert de la betterave, vecteur de la jaunisse.
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Alors que les pucerons verts font déjà leur apparition dans les champs de betteraves, et que le spectre de la jaunisse angoisse à nouveau les agriculteurs, la jeune société Agriodor apporte une lueur d’espoir pour combattre efficacement cette maladie qui peut provoquer plus de 50 % de pertes de rendement.
À base de substances olfactives
Avec l’interdiction définitive des néonicotinoïdes en traitement de semences à partir de cette année, la solution de biocontrôle envisagée par Agriodor sonne comme une réelle alternative aux insecticides de synthèse contre les pucerons des betteraves.
Créée en 2019 par des chercheurs de l’Inrae de Versailles, Agriodor, qui possède un laboratoire de R&D à Rennes, développe des substances olfactives attractives pour les insectes, les kairomones, ou répulsives, les allomones. « Dotés d’un excellent sens de l’olfaction, les insectes se servent de l’odorat pour se nourrir et se reproduire, explique Ené Leppik, directrice technique d’Agriodor. Le décodage des parfums émis par les plantes et perçus par les antennes des insectes permet de développer des mélanges d’odeurs efficaces contre des cibles précises d’insectes ravageurs. »
Testé par l’ITB depuis 2021
Pour poursuivre ses travaux de recherche et développement, Agriodor vient de lever 5 M€ auprès des structures financières, Capagro, Cap Horn, BNP Paribas Développement, Swen Capital Partners et Breizh Up. L’entreprise souhaite notamment accélérer quatre nouveaux projets.
« Le principal, qui présente déjà des résultats avancés, concerne les pucerons verts de la betterave sucrière, souligne Camille Delpoux, directrice opérationnelle de la société. Depuis 2021, nous sommes impliqués dans le projet du PNRI, plan national de recherche et innovation, mené par l’ITB, Institut technique de la betterave, et l’Inrae, qui vise à trouver des alternatives aux néonicotinoïdes sur betteraves. »
Également sur colza
Les travaux sur betteraves ont également pour objectif d’identifier un mode d’application des substances compatibles avec les équipements des agriculteurs, applicables facilement et à grande échelle. Agriodor espère ainsi apporter une réponse à la problématique des pucerons de la betterave dès la fin de l’année 2023.
La start-up s’intéresse aussi à d’autres cultures en Europe et notamment au colza. Comme le rappelle Camille Delpoux, « le segment ciblant les insectes occupe la part de marché la plus importante du biocontrôle, marché qui devrait représenter au total 11 Mds$ en 2025 au niveau mondial, avec une croissance annuelle de 16 % ».
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