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Engrais azotés : l’ammonitrate regagne du terrain

D'après notre baromètre Agrodistribution-ADquation, l'ammonitrate 33,5 conforte sa place d'engrais azoté simple le plus plébiscité par les agriculteurs français (30 %, + 5 points) devant l'urée (13 %) et la solution azotée (13 %). A noter : 23 % des agriculteurs interrogés n'utiliseront pas d'engrais azotés simples cette campagne.

L’ammonitrate 33,5 semble reprendre des parts de marché cette campagne parmi les engrais azotés simples, d’après notre baromètre Agrodistribution-ADquation. L’urée, qui était en forte croissance l’an passé, revient à des taux d’utilisation plus classiques. Le point avec Nicolas Reverdy (Fertireco) et Patrick Loizon (UDCA).

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Les ammonitrates restent la principale forme d’engrais azoté simple envisagée pour la campagne en cours, avec 43 % des intentions d’épandage, d’après le baromètre Agrodistribution-ADquation réalisé pendant la deuxième quinzaine de novembre 2023. L’ammonitrate 33,5 gagne cinq points avec 30 % des intentions d’épandage et reste la forme la plus utilisée, notamment dans l’Ouest (37 %).

« Après une campagne en urée importante l’an dernier en raison de prix attractifs, nos adhérents se sont couverts en ammonitrate assez tôt, abonde Nicolas Reverdy, directeur de Fertireco, réseau d’achats en commun de fertilisants. La morte-saison a été précoce, en avril-mai, d’où une mise sur le marché rapide de l’ammonitrate, bien que les volumes globaux d’engrais soient à la baisse ces dernières années. »

Un possible rattrapage sur l’urée au printemps

L’urée, qui avait bien progressé la campagne dernière (17 % des intentions) en raison de prix attractifs, revient à un taux plus habituel (13 %) et proche de ceux observés en 2020-2021 (12 %) et en 2021-2022 (14 %). Néanmoins, la tendance pourrait bouger au printemps. « Les importantes précipitations automnales sur la Vendée, la Loire-Atlantique, l’Indre-et-Loire ainsi que la Bretagne ont entraîné de nombreux retards dans les semis de céréales. Chez nous, la couverture moyenne en blé est en recul de 10 à 20 %. C’est énorme », poursuit Nicolas Reverdy. Le gel annoncé cette semaine pourrait envenimer la situation en détruisant les blés au stade première feuille. L’inquiétude se porte également sur les zones de culture de pommes de terre, où l’assolement est lui aussi incomplet.

Des reports sont attendus sur les cultures de printemps (maïs et tournesol principalement) dans les secteurs les plus tardifs, comme en Poitou-Charentes. « Depuis le 17 octobre, les précipitations n’ont quasiment pas discontinué. Notre couverture moyenne en céréales est comprise entre 70 et 80 %, indique Patrick Loizon, directeur de l’Union des coopératives agricoles (UDCA), implantée dans la Vienne, la Charente, la Charente-Maritime et la Dordogne. Nous nous attendons à ce que l’usage de l’urée grimpe au cours de la campagne, surtout dans les secteurs où le maïs sera privilégié. »

Une solution azotée qui se maintient

Du côté de la solution azotée, celle-ci se maintient (13 %) et continue d’être privilégiée en grandes cultures (23 %), dans le Nord-Est (23 %), ainsi que dans les exploitations d’une SAU supérieure ou égale à 150 ha (19 %). « C’est une solution souvent mobilisée dans les grandes plaines pour son prix et sa largeur d’épandage : 42 m avec un pulvérisateur standard contre 30-32 m pour les engrais solides », précise Nicolas Reverdy.

« Un retard sur les achats »

Par ailleurs, il ressort de notre enquête que, comme l’an dernier, la moitié des agriculteurs interrogés (52 %) avaient déjà, fin novembre, la majeure partie de leurs engrais azotés en stock. Cette proportion est plus élevée dans l’Ouest (66 %) ainsi que chez les exploitants ayant 150 ha ou plus de SAU (64 %) ou âgés de moins de 50 ans (61 %). Constat non partagé en Poitou-Charentes, « où nous accusons un retard sur les achats en raison de la difficulté à se projeter cette année », relève Patrick Loizon.

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