Login

EMC2 revoit sa fertilisation via l’analyse de sève

Julien David, conseiller au service agronomique d’EMC2, a présenté, jeudi 1er février, lors de la journée organisée par le Comifer, Top-Diag, un outil d'analyse de sève qui permet d'optimiser la fertilisation.

À l’occasion d’une journée organisée par le Comifer, jeudi 1er février, EMC2 a mis en avant l’outil d’analyse de sève Top-Diag, qui contribue à redéfinir la stratégie de fertilisation de la coopérative.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« La fertilisation, c’est la plus grosse charge opérationnelle. Alors, connaître les réelles problématiques de fertilisation, c’est flécher les bons investissements au bon endroit pour une efficience agronomique et économique », témoignait Julien David, conseiller au service agronomique d’EMC2, jeudi 1er février, à l’occasion d’une journée organisée par le Comifer (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée).

Ainsi, comme la Scara, EMC2 a fait le choix de se lancer dans l’analyse de sève. Depuis maintenant quatre ans, la coopérative utilise Top-Diag, un outil d’analyse de sève développé par le laboratoire Eurofins Galys.

Détecter les carences en bore

EMC2 a réalisé ses premiers tests au printemps 2020. « Sur une centaine d’analyses réalisées sur blé, orge d’hiver et de printemps, nous avons eu des surprises », rapporte Julien David. Les analyses ont révélé que 98 % des échantillons avaient un flux de sève trop faible en bore, 92 % en fer, 53 % en potassium ; en revanche, 79 % des échantillons présentaient un flux satisfaisant en phosphore. « Nous n’avions jamais entendu parler du bore alors qu’il semble que ce soit un enjeu sur nos parcelles de céréales. Nous avons également été surpris pour le fer puisque, au vu de nos teneurs dans le sol, nous ne pensions pas que c’était un sujet préoccupant chez nous », ajoute-t-il.

Les résultats obtenus ont ainsi ouvert de nouvelles thématiques d’expérimentation. La coopérative a notamment entrepris des essais pour évaluer l’impact de l’application de bore sur les parcelles d’orge de printemps carencées. « Si les premiers essais ont montré un gain de rendement de 3,8 %, non significatif, après trois ans, les essais conduits sur le blé tendre, l’orge d’hiver et de printemps ont conclu à un gain de rendement de 4 %, cette fois-ci significatif », explique Julien David. Un constat qui a amené la coopérative à adapter ses pratiques de fertilisation et à aller plus loin.

« Corriger un déséquilibre »

À titre d’exemple, elle s’est également intéressée à l’assimilabilité des fertilisants, mettant en lumière l’influence du positionnement sur leur absorption. « Les essais ont montré que le potassium était mieux assimilé par la plante lorsqu’il était appliqué indépendamment du phosphore. Ces résultats nous incitent à faire évoluer notre approche en matière d’apport de ces éléments », souligne-t-il.

Et si les résultats apportent des réponses, ils suscitent également de nombreuses questions : Quel est l’impact des pratiques actuelles sur l’assimilation des éléments minéraux par les cultures ? L’apport optimal des éléments minéraux permet-il à la plante de mieux tolérer une baisse de l’apport d’azote et/ou de produits phytosanitaires ? Les pratiques répondent-elles aux besoins de la culture ? Autant de questions sur lesquelles va se pencher la coopérative. De plus, pour les adhérents, « Top-Diag permet une analyse rapide, en 4 à 5 jours, ce qui leur permet de corriger un déséquilibre éventuel », précise Julien David.

Toutefois, il a relevé des contradictions entre les analyses de sève et les analyses de sols sans pouvoir l’expliquer, illustrant la complexité persistante de la gestion de la fertilisation.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement