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Comment formuler les biosolutions de demain ?

A l'occasion de la Tech Day « Formulation des biosolutions pour l’agriculture », organisée à Lille par Bioeconomy for Change, mardi 6 février, Johann Fournil, directeur communication chez M2i Life Sciences, a présenté leur procédé de microencapsulation.

Mardi 6 février à Lille, le pôle de compétitivité Bioeconomy for Change a décortiqué, lors d’une journée technique dédiée, les défis actuels et à venir de la formulation des biosolutions : microencapsulation, ingrédients durables, adjuvants biosourcés…

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Le pôle de compétitivité Bioeconomy for change (ex-IAR), couvrant les régions Hauts-de-France, Grand Est et Normandie, a rassemblé à Lille (Nord), mardi 6 février, pour sa Tech day « Formulation des biosolutions pour l’agriculture », près d’une centaine d’experts en chimie, formulation et bioressources. L’objectif ? Appréhender les défis de la bioformulation et, surtout, mettre en réseau les différents acteurs et leurs expertises afin de favoriser le codéveloppement de solutions.

L’un des principaux enjeux des biosolutions réside dans leur efficacité. Leur formulation implique la prise en compte de nombreux paramètres : le mode d’action, d’application, de stockage… Et plus particulièrement la nature de l’actif. Dans le domaine du biocontrôle, formuler des produits tout en travaillant avec le vivant représente un défi majeur. Ainsi, microencapsulation, ingrédients durables et adjuvants biosourcés ont été au cœur des discussions.

Encapsuler pour plus d’efficacité

M2i Life Sciences, leader européen dans le domaine des phéromones pour la protection biologique des cultures, a développé un procédé breveté de microencapsulation biodégradable. « Les phéromones et les huiles essentielles sont des principes actifs volatils, hydrophobes et sensibles à l’oxydation. La microencapsulation va ainsi permettre de préserver l’intégrité de l’actif, ainsi que de contrôler son taux de diffusion pouvant aller jusqu’à 5 mois et de réduire la quantité d’actif utilisé », explique Johann Fournil, directeur communication chez M2i Life Sciences.

Dans le cadre du PNRI, M2i a notamment mis au point une solution microencaspulée pulvérisable sur betterave. Contenant des composés organiques volatiles attractifs pour les auxiliaires tels que la coccinelle et la chrysope, cette solution, qui sera disponible dans l’année, permet d’augmenter le taux de prédation sur les parcelles de betteraves afin de lutter contre le puceron.

Ce procédé est personnalisable en fonction des besoins des utilisateurs et offre également la possibilité d’encapsuler des actifs conventionnels afin de réduire leur phytotoxicité. « Dans nos recherches, nous nous posons la question : comment protéger les microorganismes d’un traitement ou encore des rayons UV ? Pour cela, la microencapsulation est une idée intéressante à creuser », rebondit Cédric Ernenwein, chez Rovensa Next.

Une solution nutritive durable

De son côté, Roquette ambitionne de trouver des alternatives aux fertilisants synthétiques et a notamment dévoilé sa dernière innovation dédiée aux biostimulants. « Nous avons extrait la fraction soluble de la pomme de terre qui contient les protéines. La solution présente un profil élevé en potassium (2-1-9) et contient des acides aminés d’intérêt », développe Julien Honoré, en charge de l’activité bio-industrie chez Roquette. Les tests réalisés sur la laitue ont montré que cette solution offrait une efficacité similaire à celle d’un produit fertilisant synthétique en termes de développements foliaire et racinaire.

Adjuvants biosourcés à venir pour ARD

Quant à la filiale de Vivescia Industries, ARD, elle se penche depuis plusieurs années sur la formulation d’adjuvants biosourcés pour microorganismes. Une tâche complexe, étant donné que différentes espèces d’un même genre réagissent de manière dissemblable aux ingrédients.

« Pour formuler un produit dédié au biocontrôle, il est essentiel de dépasser les critères conventionnels du cahier des charges et de prendre en compte les contraintes liées aux microorganismes, c’est-à-dire au vivant, souligne Sinisa Marinkovic, ingénieur R&D chez ARD. Cela nécessite des tests de compatibilité et donc une formulation sur mesure en fonction du microorganisme choisi. » À ce jour, ARD teste des adjuvants biosourcés et des biofongicides sur le blé et la betterave, en espérant obtenir des homologations d’ici deux ans.

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