Eureden proactive sur la méthanisation
La coopérative Eureden et l’Association des agriculteurs méthaniseurs de Bretagne se sont engagées, jeudi 19 septembre, dans un partenariat à multiples facettes, en vue de développer des synergies techniques et de faire monter en compétences adhérents et salariés sur le sujet de la méthanisation.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Serge Le Bartz, président d’Eureden, et Jean-Marc Onno, l’un des pionniers de la méthanisation agricole française, président de l’AAMB (Association des agriculteurs méthaniseurs de Bretagne), viennent de signer, jeudi 19 septembre au Space de Rennes, une convention de partenariat entre leurs deux organisations.
Un parcours de formation de douze jours
« L’objectif est de développer la méthanisation bien faite et dont la valeur ajoutée retourne à l’exploitation agricole », explique Jean-Marc Onno, également adhérent d’Eureden. « Ce partenariat va permettre de créer du lien et des synergies entre la coopérative et nous, mais aussi d’assurer une montée en compétences, notamment avec un parcours de formation tutorée de douze journées mis en place par l’AAMB. » Il pointe l’intérêt de la méthanisation comme levier de décarbonation de l’agriculture, pour la diversification et comme complément de revenu pour l’agriculteur.
La méthanisation en Bretagne est spécifique en raison de la vocation d’élevage de la région, cela diversifie les intrants du méthaniseur mais aussi restreint le rayon d’approvisionnement : contrairement à des produits végétaux ou autres déchets, un fumier ou un lisier ne peut être économiquement rentable que s’il est traité dans un rayon maximal de 10 kilomètres autour de son lieu de production. Toutefois, moins de 12 % des effluents d’élevage entrent en méthanisation, ce qui rend les deux partenaires très optimistes quant à son développement.
Un pôle énergie en structuration
La coopérative s’est dotée d’une nouvelle direction des transitions agricoles au sein de laquelle elle est en train de se structurer un pôle énergie. « Face aux attentes de nos adhérents, qui s’interrogent sur la pertinence de la méthanisation sur leurs exploitations, nous avons besoin en interne d’accroître nos compétences. Ce partenariat va nous le permettre avec un support technique partagé. Et il permettra de valoriser des déchets végétaux », complète Serge le Bartz. En revanche, « la coopérative n’a pas vocation à construire des méthaniseurs, sauf pour nos propres sites », comme pour l’usine de Le Faouët (Morbihan) depuis dix ans.
Jean-Marc Onno est catégorique. Pour lui, la méthanisation doit être agricole et sa valeur ajoutée revenir à l’agriculteur. C’est l’intérêt de l’outil Diges 3, travaillé avec l’Ademe pour l’analyse du cycle de vie qui vise à qualifier le produit fini. Sans oublier les effets positifs pour l’environnement avec l’implantation de Cive. « Je cultive 40 hectares de pois et après la récolte, j’implante du tournesol ou du sorgho. Ils fixent les matières fertilisantes et améliorent ainsi la qualité de l’eau », illustre l’agriculteur.
Moins de ventes d’engrais
Eureden installe d’ailleurs une plateforme d’essais pour les Cive dans chacun des quatre départements bretons. La coopérative est consciente qu’elle va perdre les ventes d’engrais au profit de la valorisation des digestats. « C’est normal dans une phase de transition, mais les enjeux sont ailleurs. Il faut que nos adhérents gagnent leur vie », résume Serge Le Bartz.
Le potentiel de développement est en tout cas concret : « Cet hiver, Pontivy sera la première agglomération de 20 000 habitants alimentée 100 % en gaz vert, pour ses habitants mais aussi pour son tissu industriel », annonce Jean-Marc Onno. Et cela grâce à ses quatorze sites de méthanisation agricole, un site industriel et un site territorial.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :