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Une nouvelle ligne de triage chez UBS pour des semences bio « de qualité »

Sébastien Billard, responsable d'Union bio semences à Maisse (Essonne), a fait visiter la station de semences spécialisée en bio aux acteurs de la filière, jeudi 28 novembre.

Union bio semences, la station de semences bio des coopératives Biocer et Cocebi, a investi dans une nouvelle ligne de triage en 2024. Le site essonnien a ouvert ses portes aux acteurs de la filière jeudi 28 novembre.

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Union bio semences (UBS), à Maisse (Essonne), qui commercialise ses semences sous la marque Ubios, est le fruit du rapprochement des coopératives Biocer (Eure) et Cocebi Biobourgogne (Yonne) depuis 2011. « Union bio semences est la première station coopérative de semences françaises, à dimension industrielle, spécialisée en bio à 100 % », souligne Sébastien Billard, responsable d’UBS.

La production de semences est assurée par les adhérents des deux coopératives. « Pour fournir des semences de qualité, nous assurons le triage, le conditionnement et la vente d’une vingtaine d’espèces telle que du blé tendre, de l’orge, de l’épeautre, du seigle, de l’engrain, des protéagineux, des légumineuses… »

À l’arrivée à UBS, les lots sont analysés pour vérifier notamment la présence d’insectes. Si le lot est accepté, trois fosses réceptionnent les semences brutes selon le type de graines pour ne pas les abîmer.

Trois lignes de triage

La capacité maximale de stockage est de 5 000 tonnes via 50 cellules de 100 tonnes chacune. La moitié des cellules est réservée pour la réception des semences brutes, et l’autre moitié pour la semence triée. Il y a trois lignes de triage de semences équipées de trieurs à plat, alvéolaires et densitométriques : une ligne pour les gros débits (céréales), une ligne dédiée aux grains fragiles (protéagineux), et une nouvelle ligne pour les petites graines (luzerne, cameline…). « Malgré la crise, nous sommes là, et 1,3 M€ a été investi en 2024 dans cette chaîne de triage et un nouveau trieur optique », appuie Sébastien Billard.

La station compte 68 clients différents. « Il y a trois ans, nous vendions 70 % de nos semences à Biocer et Cocebi pour leurs adhérents et 30 % en externe, mais depuis la crise du bio il y a deux ans, les chiffres se sont quasiment inversés pour compenser les pertes de marché. Aujourd’hui, nous vendons 35 % de nos semences à Biocer et Cocebi, et 65 % en externe. »

Fin du statut dérogatoire en 2036

« Malgré la conjoncture peu favorable à l’agriculture biologique, la filière est bien là pour assurer l’approvisionnement de semences bio de qualité, a rappelé Thomas Bourgeois, agriculteur-multiplicateur de semences dans l’Oise et président de la commission transversale Semences & plants bio de Semae. Notre objectif est d’être prêt à répondre aux marchés sans faire appel au statut dérogatoire. » En effet, aujourd’hui, si aucune semence bio de l’espèce ou de la variété voulue n’est disponible, l’agriculteur peut demander une dérogation pour utiliser des semences non bio. Cette possibilité de dérogation prendra fin en 2036.

20 000 ha de production des semences bio

Pour faire face à ces enjeux, la filière semences bio s’organise. « On compte 133 entreprises de production et 1 221 agriculteurs multiplicateurs de semences biologiques en 2024, a souligné Elvire Petel, ingénieure d’études à Semae. 814 variétés, dont un tiers de potagères et florales, et 120 espèces sont aujourd’hui disponibles en semences bio. Les dérogations pour usages de semences non bio diminuent. Celles qui restent concernent surtout les espèces potagères et fourragères. »

Les surfaces de production de semences bio, toutes espèces confondues, « augmentaient chaque année jusqu’en 2024, année où elles ont connu une baisse de 15 % pour suivre la tendance du marché bio », note Elvire Petel. En 2024, près de 20 000 ha étaient dédiés à la multiplication de semences biologiques en France.

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