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OvinAlp s’attaque aux grandes cultures

L'entreprise familiale OvinAlp compte atteindre un chiffre d'affaires de 50 M€ d'ici 2030. De gauche à droite : Bastien Giovale, directeur opérationnel, Chantal Giovale, directrice, Eric Giovale, PDG, et Mathieu Giovale, directeur stratégie et développement.

Le spécialiste de la fertilisation organique et de la biostimulation, OvinAlp Haute Fertilisation, a ouvert les portes de son entreprise, jeudi 5 décembre. L’occasion de découvrir ses nouveautés : des produits hydrosolubles pour grandes cultures et cultures industrielles.

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« Notre métier, c’est de redonner de la vie au sol tout en permettant à la plante de bien pouvoir se nourrir. C’est pourquoi nous travaillons sur des plans de fertilisation qui proposent une approche globale, incluant la nutrition et la résilience d’un sol, la biostimulation de la plante ainsi que sa protection », présente Mathieu Giovale, directeur stratégie et développement chez OvinAlp Haute Fertilisation.

Amendement organique MV 100

Basée à Ribiers (Hautes-Alpes) depuis 1988, l’entreprise commercialise chaque année 55 000 t de produis solides, dont 45 000 t sous forme de bouchons (engrais organiques et organo-minéraux), et le reste en vrac (fumiers et amendements compostés), ainsi que 300 000 l de biostimulants racinaires et foliaires.

Le fumier de mouton, associé aux pulpes de matières végétales, est composté pendant 12 mois en extérieur. (© M. HILARY)

Son produit phare est l’amendement organique MV 100 (40 % de ses ventes), vendu en bouchons. Il comporte 100 % de principe actif Ov. Celui-ci est obtenu par biofermentation, pendant douze mois, de fumier de mouton (collecté dans un rayon de 80 km autour de l’usine) associé à des matières végétales locales.

Une première phase d’oxygénations successives (six mois) élimine les bactéries dangereuses. Puis une phase anaérobique permet la génération de nouveaux microorganismes ainsi que l’élimination d’excès d’eau pour un produit plus concentré.

Très riche en microorganismes, le principe actif comporte près de 600 espèces de bactéries et de champignons d’intérêt, identifiés par le Muséum national d’histoire naturelle. « L’originalité de ce produit est qu’il répond aux trois piliers de la fertilisation des sols : chimique, physique et biologique », poursuit Mathieu Giovale.

Les pellets de fumier de mouton composté sont le produit phare de l'entreprise (© M.HILARY)

Des solutions hydrosolubles pour grandes cultures

Mais l’amendement MV 100 n’est pas le seul produit de l’entreprise obtenu à partir de ce principe actif Ov. Celui-ci sert de base à 70 formulations différentes, obtenues en association avec des intrants variés.

Depuis 2012, l’entreprise investit 400 000 € par an pour soutenir la recherche et l’innovation (3 % de son chiffre d’affaires). Elle a même créé son propre laboratoire (Magma) en 2014. OvinAlp propose, notamment, trois technologies autour de biostimulants non microbiennes : Asco-Tech (algues, phosphore, potasse) qui stimule la croissance et les défenses naturelles des cultures, Amino-power (acides aminés, phosphore, potasse, oligo) pour favoriser la croissance et le développement, et AA-Perf_WP (acides aminés, potassium) pour booster les rendements. Les produits qui en sont issus sont originellement pensés et vendus pour des cultures spécialisées (vigne, arboriculture).

Le principe actif Ov sert de base à 70 formulations différentes, obtenues en association avec des intrants variés. (© M. HILARY)

Dernièrement, la firme a développé des solutions à base de bactéries, à utiliser au sol, en pulvérisation, en enrobage de semences ou en ferti-irrigation, pour le marché des grandes cultures et des cultures industrielles. « Au laboratoire, nous avons identifié et isolé différentes bactéries contenues dans le principe actif Ov et ayant des propriétés intéressantes pour la nutrition des plantes, comme l’absorption d’azote atmosphérique, l’assimilation de fer ou la solubilisation du phosphore et du potassium », précise Vincent Walker, directeur recherche et innovation, et également en charge des affaires réglementaires.

Ces recherches ont mené à l’élaboration de trois solutions favorisant l’assimilation des nutriments de base nécessaires à la plante : N1trium (à base d’Azotobacter vinelandii) fixe l’azote atmosphérique, A6mil (Bacillus amyloliquefaciens) remédie au manque de phosphore et augmente la disponibilité en eau via un meilleur enracinement, et K4libre (Pseudomonas chlororaphis) facilite l’absorption de potasse dans les sols carencés. La quatrième solution, D3stress (Paenibacillus poymyx), améliore la résistance de la plante aux stress abiotiques.

Sarah Jollois, cheffe produit maraîchage et grandes cultures, présente les premiers résultats concernant les produits hydrosolubles dédiés aux grandes cultures. (© M. HILARY)

Des essais au champ (auprès d’agriculteurs, d’organismes labellisés BPE et de coopératives) sont en cours. « Sur maïs fourrage, nous observons que le taux de germination augmente de plus de 60 % en présence de l’un de ces trois produits, précise Sarah Jollois, cheffe produit grandes cultures et maraîchage. La biomasse générée en fin de cycle augmente aussi significativement, avec des résultats jusqu’à + 60 % grâce à K4libre. »

Ces premiers essais identifient un retour sur investissement de près de 100 €/ha grâce aux produits. D’autres tests menés sur le principe actif Ov montrent des effets bénéfiques sur le taux protéique et le poids spécifique du blé tendre.

Cap sur l’export

Face au manque de disponibilité de certains produits végétaux, OvinAlp a commencé la construction d’un nouveau bâtiment dédié à leur stockage et à leur séchage. Baptisé O’vert, le projet de 7,4 M€ a bénéficié de 3 M€ d’aides publiques et verra le jour en juillet 2025.

Le projet O'vert permettra le stockage et le séchage d'un nombre important de matières végétales. (© M. HILARY)

Pour l’avenir, OvinAlp voit les choses en grand. Adossé au développement des nouvelles solutions sur le segment des grandes cultures, l’ouverture de nouveaux marchés (Royaume-Uni, Belgique, Suisse, Espagne, Balkans) et l’exportation de son savoir-faire au Brésil et au Vietnam devrait permettre à l’entreprise de booster son chiffre d’affaires (30 M€ en 2024 dont 20 % à l’export) pour atteindre 50 M€ d’ici 2030.

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