Adjuvants Usages en hausse

La campagne 2019-2020 a été marquée par un recul de l’utilisation des produits phytos, lié notamment à un printemps sec peu propice aux adventices ou aux ravageurs des cultures. Toutefois, si de fait l’utilisation d’adjuvants a aussi diminué, mais dans une moindre mesure, la proportion d’hectares traités avec un adjuvant a continué sa progression. En 2019-2020, ce sont ainsi environ 16 Mha déployés qui ont reçu un traitement associé à un adjuvant, soit un marché utilisateurs de 57 M€. « Ce qui caractérise cette campagne est que les stocks d’adjuvants étaient faibles à l’été 2020. La proportion des hectares traités avec un adjuvant progresse donc toujours », analyse Yann Mismetti, de l’Afa.

Cette année encore, les adjuvants ont été majoritairement associés avec des herbicides (61 % des utilisations), toutefois ils accusent comme ces dernières années un léger recul au profit des fongicides (28 %). L’écart entre les mouillants et les huiles a continué de se creuser avec un nouveau recul des huiles (25 % des utilisations) au profit des mouillants (75 %).

Miser sur les CEPP

« Il reste un peu de chemin à parcourir pour que le recours aux adjuvants devienne un automatisme chez l’utilisateur », nuance Sophie Coquin, de l’Afa. L’association travaille ainsi depuis plusieurs années à la reconnaissance des adjuvants comme un produit permettant de réduire les IFT et à leur intégration dans le dispositif CEPP. Aujourd’hui, seuls trois adjuvants de De Sangosse donnent droit à des CEPP. Jusqu’à fin 2020, seul Sticman, adjuvant pour bouillies fongicides et insecticides, permettait de générer des CEPP (0,45 CEPP par litre). L’arrêté du 22 décembre dernier a permis d’en inscrire deux nouveaux dans la fiche action 2019-018, avec un effet rétroactif sur les utilisations de 2020 : LE 846/Oliofix (0,056 CEPP par litre) et Li700 Star/Gondor/Liberate (0,23 CEPP par litre). Et bonne nouvelle, selon l’Afa, cette liste devrait continuer de s’étoffer en 2021.

Lucie Petit