Les firmes se mettent au vert
Contribuer à la construction de systèmes agricoles plus durables est l’une des missions que se sont données les entreprises phytosanitaires.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
La transformation de l’agriculture vers des modèles plus durables est aujourd’hui dans toutes les têtes. Cette année, les firmes phytosanitaires ont d’ailleurs fait la part belle à l’agroécologie et au développement durable, en les mettant au cœur de leurs stratégies à l’horizon 2030. Elles s’affirment ainsi en acteurs et partenaires incontournables de cette transition, en contribuant à la construction de systèmes agricoles résilients, préservant l’environnement, la santé des agriculteurs et des consommateurs, et s’inscrivant dans la lutte contre le changement climatique. Ainsi Corteva Agriscience a dévoilé 14 objectifs de développement durable articulés autour de quatre piliers : les agriculteurs, la terre, les populations et les activités de l’entreprise. Syngenta a de son côté reconduit son Good Growth Plan et BASF a présenté une ambitieuse feuille de route agroécologie construite autour de 5 piliers, 20 engagements et 37 axes de travail. Et pour faire preuve de transparence et démontrer leur engagement et leurs bonnes intentions au grand public, toutes ont annoncé soumettre leurs résultats à des évaluations annuelles.
Réduire l’impact des phytos
Bien que l’utilisation de produits phytos est souvent pointée du doigt par la société, ces derniers ne sont pas bannis de ces plans stratégiques ; la réduction de leur utilisation et de leur impact est toutefois annoncée primordiale pour l’atteinte des objectifs. Limiter leur impact sur l’environnement et la santé passe par le développement de molécules aux profils optimisés sur lesquelles planchent actuellement les entreprises. En parallèle, elles travaillent au développement d’alternatives : biocontrôle, ainsi que semences et solutions digitales dans une logique de combinaison de solutions. Ces dernières vont prendre de l’ampleur dans les années à venir. BASF a, par exemple, pour objectif à l’horizon 2030 de réorienter son business model en réduisant la part des produits phytos conventionnels à 70 % maximum de son chiffre d’affaires. Les 30 % restants étant constitués des semences, du biocontrôle et du digital.
Une chaire pour les biosolutions
La sensibilisation des agriculteurs à ces enjeux et leur formation sont l’un des piliers de cette transition vers l’agriculture de demain. Selon notre baromètre Agrodistribution-ADquation réalisé en juillet 2020, 60 % des agriculteurs interrogés estiment être bien informés sur la transition agroécologique, laissant ainsi les 40 % restants dans le flou. Et pour accompagner les agriculteurs, l’un des premiers leviers d’action réside dans la formation de leurs partenaires privilégiés : les conseillers.
En janvier 2020, l’Ensaia-université de Lorraine a annoncé la création pour la rentrée 2020 de la chaire Bio4solutions en partenariat avec Agrauxine, BASF, PAT (Plant Advanced Technologies) et le groupe Lorca. Cette chaire a pour vocation d’accompagner la transition agroécologique par la formation des professionnels et des futurs ingénieurs agronome à la question des biosolutions, dont le biocontrôle, et l’appui à la recherche. « On doit se diriger vers des systèmes de production incluant davantage de leviers de protection des plantes. Cela fait partie des enjeux de notre entreprise, on appelle à une transition vers des systèmes agroécologiques. Avec cette chaire, on est dans une démarche sociétale et de pédagogie, nous voulons contribuer à mettre le système en mouvement », expliquait au lancement de la chaire Hugo Bony, directeur général d’Agrauxine. « Il y a plus de 400 produits de biocontrôle, il faut que nos techniciens les connaissent et sachent faire le tri pour répondre aux attentes de nos agriculteurs, détaillait de son côté Alexandre Raguet, directeur général de Lorca. Ce qui nous a aussi intéressés dans le projet, c’est la mise en lien des différents acteurs de l’amont et de l’aval, de la recherche à l’agriculteur, en passant par les firmes. Rencontrer, échanger et tester ensemble, avec la mise en place d’essais avec les partenaires, pour déterminer les solutions les plus adaptées aux conditions locales et les utiliser en connaissance de cause. » Cette logique de coconstruction figure ainsi parmi les piliers des différentes feuilles de route des entreprises, car une certitude, l’innovation et la transition vers des systèmes plus durables ne pourront aboutir si chacun reste de son côté !
Pour accéder à l'ensembles nos offres :