Lidea, nouveau semencier à l’échelle européenne

Le 1^er septembre, Euralis semences (ES) et Caussade semences Group (CSG) ont fusionné en une nouvelle société semencière baptisée Lidea. « Les équipes des deux entreprises coconstruisent ce projet de façon collaborative depuis janvier 2019, confie Pierre Flye Sainte-Marie, DG de Lidea et ex-DG de Caussade semences Group. Nous avons très vite été convaincus de l’intérêt de porter ensemble cette création, à laquelle chacun apporte son expertise et son expérience. »

Dans le Top 10 mondial

Lidea est dirigée par un conseil d’administration présidé par Pierre Pagès, producteur de semences à Viella (Gers), vice-président d’Euralis et président de la FNPSMS, au sein duquel se retrouvent les actionnaires historiques des deux parties (1), Euralis étant majoritaire dans le capital. Un comité de direction regroupe les fonctions administratives et trois business units correspondant aux principales régions commerciales, la France (27 % de l’activité), l’Europe de l’Ouest (30 %) et l’Europe de l’Est (25 %). Sur cette dernière zone, elle est essentiellement présente en Russie, Ukraine et Biélorussie.

Ainsi constituée, Lidea, qui totalise 350 M€ de CA (200 M€ d’ES et 150 M€ de CSG) entre au top 10 des semenciers mondiaux. Les deux entreprises ayant en commun 70 % de leur portefeuille en maïs et tournesol, leur fusion leur permet, avec 5 millions de doses commercialisées par an, de monter en puissance et d’obtenir une taille suffisante pour peser sur les marchés.

Huit sites de production

Leurs autres activités sont complémentaires : sorgho et soja pour ES, céréales à paille, fourragères et couverts végétaux pour CSG, ainsi que quelques premières variétés de légumineuses. Lidea représente 45 000 ha de production répartis dans cinq pays. « Pour notre croissance, notre objectif n’est pas de recruter davantage de producteurs et d’hectares, précise le DG, mais de monter en compétence et de gagner en productivité. »

Lidea réunit les quatre outils industriels d’ES en Espagne (tournesol, colza), France (toutes espèces), Ukraine (maïs, tournesol) et Russie (maïs, tournesol), et ceux de CSG, trois outils français (toutes espèces) et un roumain (maïs, tournesol, céréales à paille). L’usine de Russie, tout juste terminée, vendra ses premiers sacs dans les mois qui viennent. L’entreprise y installera à terme une station de recherche. Elle garde, par ailleurs, ses marques commerciales à l’identique : Euralis semences et Caussade semences sur tous ses marchés, France Canada et Codisem sur une partie de l’Europe, et Actisem pour la France.

La recherche sera un axe fort du développement de Lidea, qui possède dix-sept stations dans toute l’Europe. « Nous aurons nos recherches en propre, note Pierre Flye. Mais nous renforcerons aussi les partenariats avec d’autres entreprises semencières et des sociétés émergentes qui travaillent sur le traitement des semences, les biostimulants ou l’enrobage, avec lesquelles nous pourrons codévelopper des produits. »

Bâtir une offre bio

Lidea souhaite aussi bâtir une offre multi-espèces en bio et travailler sur les interactions entre cultures pour trouver les meilleures rotations. Le bio ne représente aujourd’hui que 5 à 10 % de la production, selon les espèces, mais connaît une croissance annuelle à deux chiffres. « Nous avons dans le Sud-Ouest un vaste territoire bien adapté à la culture du maïs, tournesol, des céréales à paille et fourragères bio, ajoute le DG. Ce sont des productions qui demandent une grande technicité, pour lesquelles nous allons développer nos réseaux de producteurs. » Enfin, Lidea compte accroître ses ventes hors Europe où elle réalise déjà 18 % de son CA. Sa génétique a vocation à s’implanter en Chine, Amérique du Nord, Amérique latine et Afrique du Nord.

Florence Jacquemoud