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Biosolutions Amoeba multiplie les partenariats pour ses amibes

Dans l’attente de la validation de sa solution de biocontrôle à base de lysat d’amibe, la société Amoeba amplifie les partenariats d’évaluation avec les firmes de l’agrochimie.

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Spécialiste du traitement de l’eau, Amoeba est en passe de se faire une place dans le secteur du biocontrôle. Détentrice d’un brevet pour sa solution à base de l’amibe Willaertia magna C2c Maky, la société a initialement orienté son travail sur le développement d’une solution biocide pour le traitement de l’eau, des surfaces et des plaies humaines chroniques.

« Lors de tests sur d’autres pathogènes, nous avons découvert par hasard que la forme lysée de nos amibes, c’est-à-dire morte, présentait un effet fongique efficace contre certains pathogènes des plantes », relate Fabrice Plasson, PDG d’Amoeba. Depuis 2015, des essais sont ainsi menés en laboratoire et en serre pour étudier l’impact de ce lysat d’amibe sur différentes maladies fongiques des cultures, en particulier sur le mildiou de la vigne et de la pomme de terre, et la rouille de la féverole. « Les résultats montrent que notre lysat d’amibe a un mode d’action double contre les microorganismes phytopathogènes, en ayant un effet positif sur les protéines impliquées dans les mécanismes de défense des cellules, mais également en bloquant la germination des spores. C’est du jamais vu pour un produit de biocontrôle », s’enthousiasme-t-il.

En 2019, les premiers essais au champ ont été menés par un prestataire externe et indépendant sur vigne et pomme de terre. Treize ont concerné la vigne, dont 10 en France. « En cas de pression faible ou moyenne, on atteint un niveau d’efficacité de 80 % sur mildiou. Et lors de pression importante, on arrive à 50 %. De plus, on assiste à une très forte régularité », se réjouit Fabrice Plasson.

Huit contrats de transfert

À la suite de ces résultats très prometteurs, Amoeba a lancé en 2020 une nouvelle phase d’évaluation à plus grande échelle en multipliant les essais au champ. Elle a mis en place 75 essais, auxquels s’ajoutent 70 autres réalisés par des partenaires. En effet, après des visites d’essais à l’automne 2019, Amoeba a signé des contrats de transfert de matériel avec huit entreprises de l’agrochimie, dont De Sangosse, BASF, Bayer ou encore Certis. Ces dernières procèdent depuis à leurs propres essais pour évaluer les performances de la solution. À l’issue de la phase de tests, fixée à l’automne 2020, Amoeba poursuivra les négociations pour mettre en place des partenariats de développement et de commercialisation. « Au final, notre objectif est d’avoir trois ou quatre partenaires. Cela correspond à notre capacité de production en usine », confie Fabrice Plasson.

Certis teste actuellement le lysat d’amibe pour son utilisation en vignes. « Nous travaillons sur l’évaluation des caractéristiques intrinsèques de la solution, mais également sur son utilisation en complément de nos propres produits », explique Gwenaël Champroux, directeur développement de Certis. Le lysat d’amibe est actuellement testé en laboratoire, en particulier pour identifier ses facteurs de succès et ses précautions d’usage, et fait l’objet d’essais au champ, notamment en Italie et Allemagne, deux pays pilotes.

Dossier déposé en mai

Le 29 mai 2020, Amoeba a annoncé avoir déposé son dossier de demande d’approbation de sa solution de biocontrôle en Europe, auprès de l’autorité compétente autrichienne. « C’est l’un des pays les plus en avance sur le biocontrôle, estime Fabrice Plasson. L’objectif est une validation en 2023 pour des premières commercialisations en Europe en 2024. »

Lucie Petit

- L’amibe Willaertia magna C2c Maky est un protozoaire découvert dans les eaux thermales d’Aix-les-Bains.

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