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Favoriser les insectes auxiliaires de culture

Couvert auxil.couv, composé de sept espèces, dont aneth et nyger.

L’intérêt de booster la faune des insectes auxiliaires fait son chemin. Plusieurs enjeux sont en lice, dont la réduction des insecticides, la pollinisation, la lutte contre le déclin des insectes et l’image donnée au voisinage. Parmi les leviers d’action : le couvert végétal et la bande fleurie.

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Si les secteurs arbo et maraîchage ont déjà pris la mesure du rôle des auxiliaires de culture (insectes et aussi oiseaux en arbo), en grandes cultures, la prise de conscience est plus timide. Cependant les lignes bougent. En décembre dernier, le Naca a invité les conseillers de ses négoces à suivre une formation, menée par Arvalis (1), dédiée aux auxiliaires en grandes cultures et polyculture-élevage. En Bourgogne, Terres Inovia a monté le projet R2D2 avec des agriculteurs afin de réduire en colza la dépendance aux insecticides sujets à des résistances de la part des ravageurs.

Parmi les nombreux leviers à actionner, figure le semis de couverts nectarifères ou de bandes fleuries favorables aux auxiliaires. « Peu de place est réservée à des espaces de végétation spontanée, ce qui nuit aux auxiliaires de culture dont le rôle est sous-estimé, explique Nicolas Cerrutti, de Terres Inovia. Ma mission est d’y sensibiliser les agriculteurs tout en leur faisant prendre conscience des conséquences des interventions au champ sur les différentes espèces d’auxiliaires. »

Le projet R2D2 amène à travailler avec des semenciers comme Nungesser semences ou Caussade semences. Le premier est spécialisé dans les mélanges de fleurs sauvages et a élaboré l’an dernier un mélange spécifique pour ce projet. Quant à Caussade, leur nouveau couvert auxil.couv, lancé en 2019, va être testé cette année, tout comme il est testé par quelques coopératives et négoces, comme la coop Océalia (lire encadré). À base de sept espèces (aneth, chia, fenugrec, lin, nyger, phacélie, sarrasin), il a été conçu « pour nourrir une faune la plus large possible. Utilisable en interculture ou en bandes dans la parcelle ou en bordure, il est semé après récolte ou au printemps. Il est détruit par le gel ou une action mécanique réduite afin de ne pas détruire la faune auxiliaire qui reste au niveau du sol l’hiver », détaille Antoine Bedel, de Caussade semences.

De son côté, le projet Casdar Muscari (2), finalisé en 2018, a donné naissance à un mélange décliné régionalement et proposé à la carte par Nungesser semences.

Les bénéfices de tels mélanges semblent avérés. Le semencier Nova-Flore, producteur de mélanges floraux, indique que deux fois plus d’auxiliaires sont observés en cultures légumières. En grandes cultures, il propose des mélanges pour des couverts de deux ans ou des bandes fleuries.

Hélène Laurandel

(1) Arvalis a publié dans Perspectives agricoles de janvier 2020 un article sur la régulation des ravageurs par les auxiliaires. (2) Mélanges utiles aux systèmes de culture et auxiliaires favorisant une réduction des intrants.

© Arvalis - Magaly Lahély /Casdar

- Refuge à chrysopes (photo ci-dessus), de Nova-Flore.

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