Login

Fongicides vigne Faible pression des maladies en 2019

Jean-Michel Nossant

Les conditions climatiques de la campagne 2019 n’auront pas été propices au développement des maladies fongiques. De ce fait, les traitements ont fortement reculé.Par Lucie Petit

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

A contrario de 2018, les maladies fongiques se sont faites discrètes dans la plupart des vignobles français lors de la campagne 2019, conséquence directe des conditions climatiques de l’année : peu de pluie et fortes chaleurs. « Seule la Champagne a été concernée par une pression mildiou assez forte en début de saison, qui a été bien maîtrisée, et par une dynamique de l’oïdium tout à fait inhabituelle pour la région, nuance tout de même Béatrice Bacher, responsable marketing fongicide vigne chez BASF. Les viticulteurs ont dû faire face à une pression très précoce et explosive de la maladie, digne du Sud-Est. »

2,3 Mha déployés en solutions cupriques

Les surfaces déployées en antimildiou se sont élevées à 5,1 Mha en 2019, en baisse de 27 % par rapport à 2018. « C’est dans la moyenne des dix dernières années, de l’ordre de 5,5 Mha », précise Béatrice Bacher. « La floraison a été bien protégée pour éviter les contaminations plus tard en saison. Il y a eu moins d’utilisations que l’an passé, en seconde partie de saison, du fait de l’absence de pression et de la préoccupation des viticulteurs de protéger leurs vignes des aléas climatiques », explique Aude Colette, responsable marketing vigne chez Sumi Agro. Selon Anne Le Gallet, directrice marketing d’Action Pin, il y a même eu parfois « une suppression du dernier passage ». Et parmi ces 5,5 Mha, ce sont 2,3 Mha qui ont été déployés en solutions cupriques, en recul de 32 % par rapport à 2018, selon Phyteurop.

En 2019, BASF a élargi sa gamme amétoctradine Resplend & Enervin de trois nouvelles solutions Enervin Active associées au phosphonate, au cuivre, ou au folpel. « L’amétoctradine conserve une place de leader avec des surfaces couvertes de l’ordre de 320 000 ha, dans la moyenne des cinq dernières années, elle est le partenaire central de nombreux programmes », note Béatrice Bacher. Le fongicide stimulateur des défenses naturelles LBG 01F34, à base de phosphonates de potassium, et ses marques, a pour sa part gagné 1 % de part de marché sur l’ensemble des antimildiou, signale Johanna Sigel de De Sangosse. D’ailleurs, Phyteurop planche sur une solution à base de phosphonates de potassium (597 g/l) dont l’AMM est attendue pour le premier semestre 2021. Elle présente trois actions : fongicide, nutrition et effet biostimulant. Son AMM est attendue pour le premier semestre 2021 et un dossier biocontrôle va être déposé par la firme.

En anti-oïdiums, avec 4,6 Mha déployés, les surfaces ont elles aussi baissé, de l’ordre de 15 % par rapport à 2018. Malgré un marché en recul, certaines spécialités ont tiré leur épingle du jeu. « Les ventes de Cyflodium ont été excellentes pour la campagne 2018-2019. Nous avons dépassé les 100 000 ha couverts. Les ventes ont donc doublé en trois ans », note Pedro Michelin, chef de marché cultures spécialisées de Certis. Yaris à base de Xemium (ou fluxapyroxad), SDHI de nouvelle génération de BASF, a lui aussi continué sa progression et atteint 100 000 ha.

2,6 Mha déployés en soufre

Les produits soufrés ont été déployés sur 2,6 Mha, selon Phyteurop. En 2020, Heliosoufre d’Action Pin fêtera ses vingt ans, avec des volumes toujours en progression. « Une longévité qui en dit long sur la reconnaissance du produit par les viticulteurs », se réjouit Anne Le Gallet.

Pour les antibotrytis, le constat est le même avec une chute de 22 % des hectares déployés. Ils n’ont représenté que 5 % du marché fondigicide. « La pression a été très faible dans l’ensemble, sauf sur quelques parcelles, très localisées, qui ont subi des orages proches de la vendange », précise Aude Colette.

Enfin en 2019, les SDN, pour renforcer les défenses de la vigne face au mildiou et à l’oïdium, ont eu la cote. Depuis 2018, les produits à base de COS-OGA sont inscrits à la liste des produits utilisables en AB : Messager pour Jouffray-Drillaud, Bastid et Blason pour Syngenta. Résultat en 2019, « il y a eu un doublement des ventes avec la mention AB », se félicite Edouard Varaigne, de Jouffray-Drillaud, firme qui a homologué le COS-OGA. Roméo, distribué par BASF, a pour sa part été intégré dans les programmes à hauteur de 45 000 ha.

© PHILIPPE ROY - Du fait de la faible pression mildiou, l’utilisation de cuivre a baissé de 32 % par rapport à 2018.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement