PHYTOS La controverse glyphosate

Depuis la publication en mars, par le journal médical britannique The Lancet, du résultat d'une évaluation de l'IARC (en français, Circ, centre international de recherche sur le cancer, lié à l'OMS) concernant cinq matières actives dont le glyphosate, c'est un raz de marée de réactions concernant ce dernier, évalué comme cancérogène probable du groupe 2A.

Dans le monde de l'agrochimie, le groupe européen de travail sur le glyphosate n'accepte pas cette classification, estimant que l'évaluation en étant à l'origine « démontre de sérieuses lacunes quant à l'approche méthodologique », et que « la conclusion n'est pas cohérente avec les résultats des examens réglementaires concernant le profil d'innocuité du glyphosate ».

Cet avis du Circ tombe en pleine période de réhomologation européenne du glyphosate depuis 2012. Le BfR, institut allemand rapporteur du dossier présenté à la réévaluation, atteste le caractère non cancérogène de ce produit. L'agence européenne de sécurité (Efsa) va publier son avis cet été. Comment va-t-elle tenir compte de celui du Circ ? En outre, chaque Etat membre est à même de donner ensuite sa position. Le verdict définitif sur le glyphosate serait publié pour fin 2016. En attendant, les débats vont bon train. Une pétition a même été lancée par Avaaz demandant la suspension de cet herbicide sur le marché depuis 1974 et à la base de 300 désherbants produits par plus de 40 sociétés.

Hélène Laurandel