VOLAILLES Les cartes se rebattent
En moins d'un mois, quatre événements sont révélateurs des tensions de fond sur le marché français. Toutes les répercussions ne sont pas encore connues.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Fin septembre, jetant l'éponge après l'arrêt des restitutions européennes à l'export, Tilly Sabco était placé en liquidation judiciaire avec l'autorisation de poursuivre l'activité jusqu'à fin novembre. De son côté, Doux, l'autre spécialiste français du poulet export, annonce le 20 octobre l'arrivée (attendue) au capital de son principal client, le saoudien Almunajen qui convertit ainsi une part de sa créance.
Sur le marché national, les mouvements sont également lancés. Gastronome annonce début octobre qu'elle fermera mi-2015 son abattoir Sarthois de Luché Pringé, jugé trop éloigné de ses propres bassins de production. Et le 17 octobre, LDC et Sofiprotéol annoncent leur alliance pour conforter la place de leader européen du premier, qui se lance à la reconquête du marché intérieur, surtout les segments de la restauration hors foyer (dont les fast-food) et des produits industriels. L'alliance vise aussi à renforcer la nutrition animale du second. Sanders cède en effet six unités (deux abattoirs et trois sites de transformation en Bretagne et l'abattoir de dinde de Blancafort, dans le Cher). Mais il récupère une usine d'aliments (Huttepain-Bouix, à Piacé, dans la Sarthe) et devient fournisseur privilégié de la volaille destinée à LDC. Et MixScience, firme services restructurée de Sofiprotéol, devient fournisseur privilégié de LDC amont. Les espoirs des dirigeants de LDC, Denis Lambert, et de Sofiprotéol, Jean Philippe Puig, sont de reconquérir les 42 % du marché national laissés aux mains de fournisseurs étrangers (principalement européens). Et de donner ainsi de l'espoir aux éleveurs, notamment ceux qui fournissaient Tilly Sabco, et dont la modernisation pourrait être soutenue par les entreprises.
Yanne Boloh
Pour accéder à l'ensembles nos offres :