POULET EXPORT Vers la fin des restitutions ?
280 000 t de poulets exportés qui consomment 700 000 t d'aliments dont 500 000 t de céréales : voici ce que remet en cause la suppression des restitutions de l'UE.
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Après la réduction d'un tiers du montant des restitutions en octobre 2012, la Commission européenne vient d'amputer d'un second tiers ses aides à l'exportation de poulets de chair. La France assure 97 % de ce type de production avec Tilly Sabco et Doux qui exportent des poulets congelés, halal, d'environ 1 kg vers le Proche et le Moyen-Orient (PMO). L'Hexagone s'inquiète de cette nouvelle réduction signe d'une possible disparition de l'aide. C'est ce que l'oeuf a déjà connu l'an dernier, alors que l'exportation des blancs permettait d'équilibrer un marché européen surtout consommateur de jaunes d'oeufs : l'hypothèse est donc crédible. Porcs et bovins peuvent aussi en témoigner. Les Allemands soutiennent la Commission, ils n'exportent que des viandes séparées mécaniquement à peu de valeur ajoutée.
Une filière déjà fragilisée
Les plus gros concurrents des Français, les Brésiliens qui assurent déjà 80 % des approvisionnements des PMO, se frottent les mains : ils réclamaient cette mesure depuis avril 2012. La fin des restitutions accélérerait non seulement le démantèlement des spécialistes, mais ébranlerait une filière déjà fragilisée. L'aviculture française, notamment bretonne, tire de cette production une économie d'échelle à tous les niveaux : couvoirs, recherche, éleveurs (les petits poulets exportés sont issus du détassage en cours de bande), fabricants d'aliments et, bien sûr, abattoirs.
Yanne Boloh
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