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ASSEMBLEE GENERALE La coopération résiste

Les coopératives ne connaissent pas (trop) la crise. Un modèle qui fait ses preuves, n'a pas manqué de rappeler Coop de France.

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Crise économique, rôle et spécificité des coopératives », tel était le thème de l'AG de Coop de France, le 10 novembre. Tout un programme pour montrer que le modèle coopératif n'a rien à envier aux autres entreprises. Le secteur montre « une assez bonne résistance à la crise, se félicite Yves Le Morvan, DG de Coop de France. 2009 aura été une année de mouvements, de consolidation et de dynamisme dans les investissements ». Avec pas moins de 90 opérations de croissance externe dont 57 entre coops (niveau record depuis 2003). Et même si « les coopératives françaises ont encore du chemin à parcourir par rapport à leurs consoeurs européennes (InVivo arrive au 8e rang) », Philippe Mangin, président de Coop de France, annonce que « l'emploi reste stable (150 000 salariés), le chiffre d'affaires aussi (80 milliards d'euros) et que sur les dix dernières années, la coopération a gagné 3 % de parts de marché sur le secteur agroalimentaire. »

Construire des groupes champions

Belles performances en ces temps de crise. « Beaucoup confondent long terme et lenteur alors que nous sommes seulement inscrits dans la durée », remarque le président. Il attend beaucoup de la LMA, notamment sur la mise en place d'organisations de producteurs à vocation commerciale, avec transfert de propriété : « La seule vocation de regrouper l'offre ne suffit pas aujourd'hui. » Ce à quoi le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a répondu dans son discours de clôture, qu'« il fallait que chacun puisse avancer à son rythme ». Une façon de botter en touche… Deuxième recommandation : l'ouverture de Pepa (plan épargne professionnel agricole) pour favoriser l'investissement des agriculteurs dans leurs outils industriels pour éviter la délocalisation des productions. Sceptique toutefois sur les ambitions de la LMA, la coopération n'hésite pas à prendre les devants (l'ouverture du capital de Siclaé aux agriculteurs en témoigne), consciente qu'il en faudra beaucoup pour consolider la ferme France jugée « faiblarde par rapport à ses voisins européens ». Coop de France en appelle ainsi à la stratégie d'alliances locales et régionales pour « construire des groupes champions », à contenir les charges et à promouvoir la croissance verte.

Contenir la volatilité dans un tunnel

Et le président Mangin de rappeler qu'« il y a quatre étages à la fusée : le plan d'urgence, la LMA, la Pac et l'OMC ». Et aucun ne doit être négligé. Bruno Le Maire milite ainsi pour une « politique alimentaire et agricole commune » ambitieuse, au service des 500 millions de consommateurs européens, fondée sur le maintien du budget de la Pac, une véritable régulation des marchés, avec une taxe carbone aux frontières, de nouveaux outils et des aides modulables en fonction des cours. Une approche partagée par Coop de France qui aspire à « une Pac rénovée qui contient la volatilité dans un tunnel ». Mais pour que cela puisse fonctionner, « il faut s'inscrire dans une régulation mondiale des marchés agricoles », prévient Bruno Le Maire. Et l'OMC est loin d'avoir encore rempli sa mission…

Catherine Queheille

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