« Assurances climatiques : aux distributeurs d’avoir un rôle centralisateur »
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À la demande de ses clients du monde agricole, notamment des distributeurs, Bessé, courtier en assurances, a brossé un panorama des risques agricoles et des outils de gestion associés. Le constat est clair, les risques sont de plus en plus nombreux, les outils variés, tout comme les freins. Fabienne Chapelain nous éclaire plus précisément sur la gestion du risque climatique. Alors que les aléas climatiques sont de plus en plus fréquents et intenses, seulement 30 % des surfaces agricoles sont couvertes contre ce risque.
Quels sont les freins à la couverture du risque climatique ?
L’assurance socle est l’assurance climatique la plus connue auprès des agriculteurs. Bien qu’elle soit la seule subventionnée, elle a des contraintes importantes. Elle a un taux de franchise très élevé de 25 %, et oblige les agriculteurs à s’engager à un minimum de 70 % de leurs cultures. Pour un bon nombre d’agriculteurs, cela ne correspond pas tout à fait à leurs besoins et ne fonctionne que pour une partie d’entre eux. Elle est principalement développée en grandes cultures. Le constat est qu’il y a un réel problème d’adéquation entre les besoins exprimés par les différents types de producteurs et la façon dont cette offre-là a été définie.
Peut-on imaginer d’autres outils qui répondraient à ce constat ?
Il faut réussir à mettre en place d’autres outils, mais il ne faut pas nécessairement les réfléchir comme des solutions de substitution au contrat socle. Il a toujours sa place et va continuer à remplir une partie des besoins. On peut alors imaginer des solutions complémentaires à ce contrat.
Comment construire de telles solutions ?
Pour que d’autres solutions se développent de façon importante, il faut tout d’abord définir les besoins. Il est nécessaire de trouver les bons interlocuteurs qui ont une vision globale et qui arrivent à rassembler suffisamment d’agriculteurs qui ont une même problématique pour pouvoir construire une offre et aller la proposer au marché de l’assurance. Cela pourrait se faire à l’échelle des filières, qui ont cette vision d’ensemble.
Comment accompagner les agriculteurs pour l’utilisation de ces solutions ?
Le réflexe assurances n’est pas forcément bien installé chez les agriculteurs, ce qui représente aussi un frein à leur déploiement. Il y a un vrai travail de pédagogie à faire, que peuvent effectuer les distributeurs. C’est un rôle d’explication et de mise en perspective des différentes solutions de couverture des risques. La coopérative, comme le négoce, peut avoir un rôle centralisateur, c’est-à-dire apporter une approche comparée des différentes solutions et aider l’agriculteur à faire des choix. Cette mission de conseil est très importante.
Plus généralement, quel rôle joue Bessé auprès des coopératives et négoces ?
On travaille depuis longtemps avec les coopératives, mais aussi les négoces, sur leurs propres risques. C’est pour cela qu’on a été amené à réfléchir de façon plus large aux risques de leurs adhérents, notamment sur les risques engendrés par ces aléas climatiques. On met à leur disposition nos compétences, notre connaissance du marché de l’assurance. On a un rôle d’intermédiaire. On essaie de bien définir avec nos clients les types de risques qu’ils souhaitent transférer à l’assureur, et ensuite d’acheter ces transferts de risques auprès du marché de l’assurance.
Lucie Petit
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