Bretagne Savéol vise plus de 30 % de tomates sans pesticides
Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, a annoncé le 26 février au Sia, l'arrivée de sa gamme « Sans pesticides, 100 % nature », avec dans la foulée, la création d'un label régional commun à Solarenn et Prince de Bretagne pour 2019.
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La démarche était engagée, elle est officialisée : la gamme « Sans pesticides, 100 % nature » de Savéol verra le jour en 2018. « Nous estimons que 30 à 40 % de nos volumes de tomates seront engagés dans cette filière. Et 100 % de nos adhérents sont concernés, étant tous investis dans la démarche sans pesticides », a déclaré Pierre-Yves Jestin, président de Savéol, le 26 février au Sia. Il explicite aussi ce choix : « Nous sommes convaincus que la certification biologique n'est pas l'unique modèle d'agriculture écoresponsable. C'est pourquoi la coopérative Savéol invente ses propres process pour offrir les premières tomates non bio mais garanties sans aucun pesticide. »
De la serre au champ
Devenu n° 1 Français de la production de tomates avec 79 000 tonnes en 2017, Savéol retire de cette activité 90 % de son chiffre d'affaires. Celui-ci s'élève à 186 millions d'euros, avec 270 hectares de production et 110 maraîchers installés dans le Finistère. Pour ceux-ci, la production sans « traitements de synthèse dès la floraison » n'a rien de nouveau. « Depuis plusieurs années, nous cultivons ainsi certaines variétés, avec des rendements équivalents à ceux des productions conventionnelles », confie un adhérent de la coopérative.
Pour substituer des méthodes naturelles à la chimie, Savéol Nature élève dans sa propre ferme 140 millions d'insectes auxiliaires et 15 000 ruches de bourdons pollinisateurs. Cette protection biologique intégrée (PBI) a permis à la coopérative de produire 81 % de ses volumes sans résidu de pesticides de synthèse quantifiables en 2017.
Une logique bretonne, un cahier des charges commun
Savéol ne part pas seul dans cette démarche « sans pesticides ». En effet, Solarenn et Prince de Bretagne (marque collective de six coops bretonnes) ont rejoint la coopérative finistérienne pour communiquer de concert au Sia. « Nos trois organisations de producteurs se rencontrent régulièrement pour établir un cahier des charges commun sur les filières fruits et légumes », explique Pierre-Yves Jestin. L'investissement en recherche et développement représenterait au global près de 100 millions d'euros.
« Nos producteurs de plein champ se penchent eux aussi sur cette démarche », ajoute Michel Dirou, administrateur dans le groupe Prince de Bretagne. L'idée étant d'instaurer une filière bretonne « Sans pesticides », avec en ligne de mire un label régional en 2019. « Pour chacune de nos organisations, l'objectif est bien le même : que le consommateur soit rassuré ! », conclut Michel Dirou.
Anne-Marie Laville
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