Volailles A 60 ans, les Fermiers de Loué restent vigilants
Avec des projets de croissance tant sur la volaille de chair que sur l'oeuf, les Fermiers de Loué ont tenu une AG doublement historique le 26 mai au Mans : ils fêtaient leurs 60 ans et marquaient le départ à la retraite d'Alain Allinant, président depuis vingt ans.
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Alain Allinant a l'âge du Loué et il fait valoir ses droits à la retraite quand la coopérative s'inscrit dans une forte croissance tant en volaille de chair qu'en oeufs, le marché ayant clairement basculé depuis deux ans vers l'alternatif.
Alain Allinant dénonce les incohérences
Il dénonce ainsi les faux-semblants : ceux qui incitent à manger moins de viande alors que ce sont surtout les produits les moins transformés (les Label…) dont les consommateurs se détournent, sans faire toujours le lien avec les produits élaborés, le plus souvent issus de productions standard. « Il y a aussi beaucoup d'initiatives pour répondre aux fameuses attentes sociétales et l'on découvre ainsi de nouveaux acteurs malins qui inventent de nouveaux concepts de commerce dit équitable comme « C'est qui le patron ! » ou de démarches éthiques comme « poule house ». Les médias en raffolent et trouvent dans ces concepts la réponse au malaise agricole en oubliant parfois de creuser pour vérifier si derrière les intentions affichées il n'y a pas des naïvetés et de la cupidité. »
Il dénonce aussi l'incohérence de démarches telles que Ferme France travaillant à partir de produits importés, ou bien encore, les « pouloducs », ces buses placées en dessous des routes lorsque des élevages de pondeuses veulent devenir « plein air » et manquent de terrain autour de leurs bâtiments. « Jamais ou pratiquement jamais, les poules n'entreront dans cette buse de peur d'y faire des rencontres malheureuses », ironise Alain Allinant.
Il pointe la direction déjà engagée par le conseil d'administration avec des relais de croissance à trouver dans la restauration et à l'international : « Nous n'avons pas le droit de posséder et de produire une des meilleures volailles du monde sans la commercialiser partout où la qualité alimentaire est recherchée. »
Rappel des soixante ans de choix stratégiques
Autre étape dont les usines d'aliments pour animaux sarthoises se souviennent car elles ont alors perdu de gros volumes : la construction d'Alifel, l'usine dédiée après les crises alimentaires, notamment celle de la dioxine de 1999. Elle a été dirigée depuis sa fondation par Hervé Sohier qui prend également sa retraite. Jean Elizalde, technologue de formation, passé par l'Ucaab (Aisne), les Moulins Thomas (Vendée) puis Norea (Deux-Sèvres), est arrivé début avril pour le remplacer.
Yanne Boloh
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