Champagne-Ardenne  Le retour du train à la coopérative d'Esternay

Dans le sud-ouest marnais, après quatre ans d'inactivité, la ligne capillaire fret Esternay-Sézanne vient d'être rouverte à la circulation le 12 mars dernier. Un événement inespéré célébré par la coopérative d'Esternay­ avec toutes les parties prenantes du projet.

Plus de dix-huit mois de tractations

En effet, en décembre 2013, Christian Rousseau, alors président de la FRCA de Champagne-Ardenne, alertait la région quant à la fermeture programmée de cette ligne au printemps 2014. Le maintien semblait impos­si­ble tout comme celui d'une dizaine d'autres lignes capillaires fret régionales alors en très mauvais état. Après plus de dix-huit mois de tractations, un accord a été trouvé pour remettre à niveau les voies. La ligne Esternay (terminus)-Oiry qui passe par Sézanne a bénéficié d'un budget de modernisation de 6,7 millions d'euros financé par l'Etat, la région Grand-Est, le département, SNCF Réseau, et les communautés de commu­nes concernées.

Maintenance financée par les OS

Les chargeurs (Acolyance, Novagrain, Vivescia, Tereos et la coopérative agricole d'Esternay) se sont enga­gés à financer la maintenance à hauteur maximum de 2 €/t transportée, soit environ 370 000 €/an. « A la base, ce n'est pas aux chargeurs de payer pour l'entretien du réseau », estime Thierry Durand, président de la coopérative d'Esternay engagée pour 20 000 t/an (pour une collecte globale de 120 000 t), soit 40 000 €/an.

Suppression de 1 000 camions par an sur la route

« Mais, à l'instar des autres chargeurs, nous l'avons acceptée pour permettre au projet d'aboutir car nous avons des clients, tels que Roquette, qui n'acceptent que le transport par train. Pendant les quatre années de fermeture, nous n'avons pas pu les approvisionner. La réouverture de la ligne Sézanne-Esternay va également permettre de maintenir la compétitivité économique du territoire, et aux riverains de retrouver un peu de quiétude avec la suppression d'environ 1 000 camions par an sur la route. » La coopérative va aussi investir 250 000 € en 2018, notamment dans un nouvel élévateur et circuit de chargement, afin de charger les trains dans de bonnes conditions.

Chantal Urvoy