Picardie-Ile-de-France 2 M€ d'économies chez Valfrance, mais des projets
L'année 2016 s'annonce difficile pour Valfrance, avec une collecte en recul de 41 %, mais de beaux projets sont en cours, entre Easi'nov, plate-forme de services commune avec Agora, Be Api en agriculture de précision, ou encore un nouveau service pour la commercialisation des grains, e-Val.
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Bilan de l'exercice clos oblige, la coopérative Valfrance a ouvert son assemblée général en dressant un bilan satisfaisant de l'année 2015-2016, avant d'évoquer la gestion délicate de la moisson 2016 catastrophique. L'agroéconomiste Jean-Marie Séronie est intervenu sur le sujet, et a présenté les perspectives offertes par l'agriculture numérique, « une révolution du même ordre que l'arrivée du tracteur après la guerre ».Un plan de 2 M€ d'économies pour la coopérativeEn 2016, Valfrance fait face à une baisse de 41 % de la collecte : 330 000 tonnes manquent, toutes espèces confondues. Et la qualité n'est pas là, avec une moyenne de 69 en PS. Seuls 26 % des blés collectés présentent un PS à 73. Et ce, alors que la coopérative est très orientée meunerie : habituellement, 65 % des blés partent sur ce débouché. La nutrition animale devrait absorber un peu plus de la moitié de la collecte 2016, et la meunerie 35 %.Pour gérer la situation, Valfrance a mis en place deux plans d'action, pour les adhérents, et à l'échelle de la coopérative. Avec un plan d'économie de 2 millions d'euros prévu sur l'exercice à venir. « Par exemple, nous avons décidé de passer le coût de maintenance de 1,6 million d'euros à 800 000 euros », a illustré Denis Simon, directeur général de coopérative. Le plan prévoit aussi une réduction des effectifs saisonniers, et une année blanche sur le volet des investissements.Du côté des agriculteurs, outre des solutions de financements, une nouvelle catégorie de blés, spécifique à 2016, a été créée dans le barème des acomptes, nommée « Blé meunier intermédiaire », pour les blés avec un PS entre 70 et 73. Ils sont éligibles à la prime protéine.Un bon bilan pour l'exercice 2015-2016Quant au bon bilan 2015-2016, il va permettre de donner une bouffée d'air avant un exercice 2016-2017 qui s'annonce délicat. Le chiffre d'affaires au 30 juin 2016 est de 243 millions d'euros, dont 156 millions d'euros en céréales et oléoprotéagineux. La récolte 2015 a été marquée par de bons rendements, avec un record en blé, même si les taux de protéines sont médiocres. Valfrance est allée chercher des volumes au grand export, et en nutrition animale : 51 % de la collecte de blé a été valorisée sur ces débouchés, et 42 % en meunerie. Le chiffre d'affaires appro 2015-2016 est stable, à 64,3 millions d'euros.Du bio, un outil marché, et Be APiSur le dernier exercice, la coopérative a structuré sa filière bio, avec la finalisation des travaux du silo de Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne), avec une ligne dédiée au stockage des céréales biologiques, commercialisée via l'union UCBC. Une gamme de semences bio a aussi été lancée.Du côté des projets, la coopérative a travaillé sur le pilotage des données pour mieux gérer les risques marché. « Fort de cette expérience, nous lançons e-Val, une traduction version sociétaire des outils de la coopérative, qui sera disponible sur l'extranet à partir de janvier prochain », a indiqué Denis Simon. Objectif : « Piloter les données pour permettre à nos sociétaires de mieux mettre en marché. »En outre, Valfrance fait partie des trente et une coopératives rentrées au capital de Be Api, « qui a pour projet de développer l'agriculture de précision », a résumé Denis Simon, avec deux dossiers opérationnels, sur la fumure de fond, et une cartographie du potentiel des sols.« Etre à l'avant-garde avec Easi'nov »En mai 2016, Valfrance et Agora avaient annoncé la création d'une plate-forme d'expertise commune agroenvironnementale. Elle a désormais un nom : Easi'nov. « Seul on va plus vite, mais ensemble, on a l'ambition d'aller beaucoup plus loin », a résumé Denis Simon. L'idée, identifier les problématiques des agriculteurs pour leur proposer des services adaptés. Quatre pôles structurent Easi'nov : Environnement/Réglementation, Agronomie, Economie, et Innovation/Agriculture de précision. Parmi les projets à venir, un réseau de fermes de référence, et faire d'Easi'nov un organisme de formation. « La plus-value attendue, c'est d'être à l'avant-garde », a appuyé Denis Simon.
Marion Coisne
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