Ouest Anjou Maine céréales se rapproche de Terrena
Le négoce Anjou Maine céréales a signé le 24 septembre son rapprochement avec le groupe coopératif Terrena.
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Toujours du nouveau à l'ouest. Les grandes manoeuvres continuent dans cette partie de l'Hexagone. Après avoir renforcé son territoire vers la Mayenne avec la Cam, le groupe coopératif Terrena consolide ses nouvelles positions avec une entrée programmée au capital du négoce Anjou Maine céréales (AMC), siégeant à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Château-Gontier (Mayenne). Un protocole d'accord a été signé le mercredi 24 septembre entre les deux parties. L'affaire a été rondement menée puisque les premiers contacts avaient débuté en août.« Avançant en âge et souhaitant rester encore quelques années, je réorganise mon entreprise pour l'avenir », explique Pierre Guy, PDG du négoce, qui a eu 70 ans en juin dernier. Une entreprise au chiffre d'affaires de 120 millions d'euros, avec une collecte de 250 000 tonnes et employant 200 salariés.Accès aux filières de transformationQue ce ténor du négoce agricole cède ainsi en partie son affaire familiale à la coopération peut surprendre. « Nous ne sommes pas dans une guerre de religions, mais dans le monde des affaires, souligne Pierre Guy. J'ai dialogué avec plusieurs entreprises, que ce soit des négoces ou des coopératives. »
Les PME familiales se heurtent à un handicap fiscal lors de leur transmission. « Ce n'est pas simple. Comme il me fallait construire l'avenir de l'entreprise, j'ai du faire un arbitrage et j'ai fait au mieux en fonction des paramètres qui existaient. » Un arbitrage qui ne change rien à l'organisation et aux engagements d'Anjou Maine céréales : le négoce reste adhérent du réseau d'achat Négoce 253 (lui-même membre de D'Clic) et adhérent de la FNA.Le choix de Terrena s'explique par le fait que « l'adossement à un tel groupe va permettre d'accélérer le développement de l'entreprise et d'avoir accès à des filières de transformation. Les perspectives avec ce groupe sont pour moi les mieux adaptées ». Et de citer notamment le débouché portuaire de Nantes, un des principaux débouchés du négoce, avec des installations détenues par la coopération (InVivo).« Je reste un actionnaire déterminant »Le capital d'AMC était détenu jusque-là par Pierre Guy, des membres de sa famille, des cadres de l'entreprise et des amis. Une partie des actions est appelée donc à être revendue à C2 Négoces, holding regroupant l'ensemble des sociétés de négoce reprises par Terrena dont la dernière en date, Bretaudeau, en décembre 2013. Le dossier est parti pour validation à l'Autorité de la concurrence. L'opération de rapprochement devrait être effective au premier trimestre 2015. Dans la nouvelle configuration, Pierre Guy reste « un actionnaire déterminant », ne souhaitant pas être plus précis à ce jour. Le négoce garde son fonctionnement avec une nouvelle arrivée, celle de sa fille Sabine Guy qui a pris hier, 1er octobre, sa nouvelle fonction de responsable des marchés de matières premières et de la collecte. « J'aimerais que ma fille prenne ma succession », avance Pierre Guy. Il avait fondé des espoirs sur son fils Philippe qui, en fin de compte, est parti dans le réseau D'Clic à un poste qui correspond mieux à sa formation de base d'ingénieur en systèmes d'information.Pour Sabine Guy, la proposition de son père arrive à point nommé puisqu'elle voulait « s'ouvrir au monde de l'entreprise » après avoir baigné jusque-là dans un milieu purement financier et utilisé des outils de couverture du risque en usage dans le secteur agricole. Elle a d'ailleurs finalisé avec succès un master 2 en management international.
Hélène Laurandel
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