Label bas carbone : bientôt un outil digital pour les grandes cultures

En attendant la validation de la méthodologie grandes cultures du label bas carbone par le Gouvernement qui devrait survenir dans les prochaines semaines, Agrosolutions, le cabinet de consultants d’InVivo, finalise le développement d’un outil digital nécessaire à son déploiement. Élaborée par Arvalis, Terres Inovia, l’ITB et l’ARTB, en collaboration avec l’AGPB, l’AGPM, la Fop et la CGB, et corédigée par Agrosolutions, la méthode a été déposée auprès du ministère de la Transition écologique en décembre 2020.

« Les méthodes du label bas carbone sont assez complexes à déployer, explique Édouard Lanckriet, manager Innovation, territoires et environnement chez Agrosolutions. La méthode grandes cultures est d’autant plus complexe qu’il est impossible de la faire tourner sans un outil adapté, indispensable pour réaliser les calculs, et ce en bonne cohérence avec le diagnostic carbone de l’exploitation. » Alors qu’aucun consensus collectif n’a émergé pour aboutir à la construction d’un tel outil, Agrosolutions a pris le sujet à bras-le-corps. « Nous avons pris la décision d’annoncer un outil complet pour le premier semestre 2021 et donc compatible avec l’appel à projets Bon diagnostic carbone », détaille Édouard Lanckriet. Lancé en novembre 2020 par l’Ademe et le ministère de l’Agriculture dans le cadre du plan de relance national, ce dispositif, doté de 10 M€, a pour vocation de concourir au déploiement du label bas carbone. Il permettra aux agriculteurs installés depuis moins de cinq ans de bénéficier d’un diagnostic carbone de leur exploitation auprès d’une structure éligible et d’un plan d’action carbone individualisé et de son suivi.

Trois fonctions essentielles

L’outil, qui sera ouvert à tous, comportera trois fonctions essentielles. « Avec cet outil, notre objectif premier est de proposer à tout le monde un diagnostic carbone complet des exploitations agricoles conforme au label bas carbone et aux exigences de cet appel d’offres. » Il aura aussi un rôle d’OAD par la réalisation de simulations des réductions des émissions de GES et du stockage du carbone en fonction des pratiques choisies par l’agriculteur. Enfin, il permettra le calcul des crédits carbone générés.

Un outil à 360 °

Dans un premier temps fonctionnel pour les méthodologies grandes cultures et haies, l’outil le sera par la suite pour l’ensemble des méthodes du label bas carbone applicables aux ateliers végétaux. « Nous avons également un accord de principe avec l’Idele pour un couplage de nos outils, notamment pour le diagnostic d’exploitations mixtes », précise Édouard Lanckriet. D’autres cadres de certifications seront également intégrés. « C’est un outil qui aura vocation à faire du 360°, ajoute-t-il. Le calcul d’autres indicateurs de bonnes pratiques sera en effet possible pour répondre, entre autres, à des exigences dans le cadre de primes de filières ou des obligations réglementaires. »

Lucie Petit