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Mélanges floraux Nova-Flore s’affirme sur le marché agricole de la biodiversité

Julien Gouy codirige Nova-Flore avec son frère Jérôme. La clientèle agricole est en essor avec une offre adaptée.

Le semencier Nova-Flore voit ses mélanges floraux de plus en plus prisés par le secteur agricole et développe cette année des packs par filière.

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Chez Nova-Flore, « de grosses opérations se mettent en place avec des coopératives agricoles », avance Julien Gouy, codirigeant de cette société semencière du Maine-et-Loire, spécialisée dans les mélanges floraux destinés à favoriser insectes pollinisateurs et auxiliaires de culture. L’enjeu de la biodiversité, poussé par le déploiement de la certification HVE et des solutions alternatives aux phytos, l’amène à développer une activité agricole. Celle-ci pèse aujourd’hui 10 % d’un chiffre d’affaires réalisé principalement avec les collectivités, professionnels des espaces verts et particuliers. Elle est en croissance forte depuis deux à trois ans. « Et encore plus cette année, ajoute Julien Gouy. Depuis trois à quatre ans, je rencontre en agriculture une meilleure écoute et un écho plus favorable. » Ce marché est abordé avec l’appui du semencier Barenbrug qui assure 90 à 95 % de la distribution.

Des essais pour les ZNT

Aujourd’hui, un tournant est en train d’être pris. Si les filières spécialisées comme le maraîchage, l’arbo ou la vigne ont été les premières à se mettre sur les rangs, un frémissement croissant est observé en grandes cultures. La mise en place des ZNT pourrait accentuer le trait. « Avec Vincent, notre ingénieur, nous faisons des essais de deux ou trois mélanges pour une implantation sur les ZNT. Nous étudions cela avec un industriel de la pomme de terre. » D’autres opérateurs de l’aval s’inscrivent aussi dans cette dynamique. « Plusieurs grands intervenants du marché agricole et agroalimentaire préparent l’après-phytos et réfléchissent à la façon de restaurer un écosystème qui a été déstructuré. »

Pour Nova-Flore, la priorité est de préserver la population d’insectes dans un contexte où « 50 % de la population des insectes a régressé en vingt ans et 30 % de ceux qui restent sont menacés ». Mais voilà, en agriculture, il ne s’agit plus de semer quelques mètres carrés d’une prairie florale très diversifiée et ornementale dont les fleurs coûtent de 60 à 400 €/kg.

Deux mélanges SIE

Pour accéder à ce marché, Nova-Flore travaille alors à trois critères : l’attractivité du mélange vis-à-vis des insectes recherchés, l’agronomie (levée facile) et le coût par l’introduction d’espèces moins onéreuses. En 2020, des packs solutions sont lancés en grandes cultures, légumes, maraîchage, arboriculture et vigne. Boîtes à insectes ou nichoirs peuvent être associés aux mélanges sur certains marchés. En grandes cultures, deux mélanges éligibles SIE sont disponibles, l’un de 13 espèces annuelles pour semis de printemps et le second de 15 espèces pluriannuelles pour semis d’automne.

Le rôle du TC est essentiel

Née en 2003, Nova-Flore crée son service R & D en 2009. « Plus de 300 variétés sont testées pour définir les meilleures combinaisons selon le type d’insecte à attirer. » Des preuves d’efficacité des mélanges ont pu être produites : ainsi, deux à trois fois plus d’insectes auxiliaires sont observés avec une pénétration dans la culture sur 25 à 30 m depuis les bandes fleuries bordant ou dans la parcelle. La plus forte régulation naturelle qui en découle peut faire éviter au moins un insecticide, pour 35 à 90 €/ha de culture investis dans 300 m2 de bandes fleuries. « Le rôle du TC est essentiel pour guider l’agriculteur sur la décision de traitement, souligne Julien Gouy. Une cinquantaine de fiches sur les insectes et leur rôle sont à disposition. Nous sommes dans les débuts de tout un travail d’apprentissage sur ce sujet. »

Hélène Laurandel

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