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Céréales Croissance molle

Les cours s’annoncent légèrement haussiers en 2020, mais la géopolitique brouille les pistes.

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«Le Paris Grain Day Consensus affiche une tendance neutre à haussière pour l’année civile 2020, avec une note de 3,08 sur 5 (5 étant très haussier) », faisait savoir Michel Portier, directeur du Paris Grain Day, à l’issue de la 4e édition de l’évènement. Certes, cet indicateur est en hausse par rapport à 2019, mais « nous sommes bien loin de la décade dorée, 2005-2015, avec une croissance continue de la demande et de la production », tempère Emily French, directrice de la société de stratégie ConsiliAgra. Le risque d’un stock mondial excessivement bas s’est éloigné. Il faudrait un choc violent sur la production pour faire bouger ce sentiment, les opérateurs de marché s’accordant sur le fait que les fortes tensions géopolitiques auront plus d’influence que les fondamentaux en 2020.

La Russie hors du marché

Sur le marché français, Gautier Le Molgat, d’Agritel, estime que pour les fab, l’importation de maïs ne se justifie plus car les prix se sont réajustés. Du côté des exportations de céréales, malgré les désagréments logistiques liés aux grèves dans le rail et les ports, la concurrence s’est allégée cette seconde moitié de campagne car la Russie s’est quasiment retirée du marché en blé tendre. Les prix sont clairement au-dessus de ceux de Rouen, les fermiers russes s’asseyant sur les stocks. « Pour la première fois, explique Dmitry Rylko, DG de l’organisme de conseil russe Ikar, les terminaux portuaires ont dû réduire leurs tarifs pour que leurs clients restent en vie. » Mais la concurrence russe va revenir en force dès cet été : les semis de blé tendre sont en forte hausse à 16,3 Mha (contre 15,9 Mha).

Yanne Boloh

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