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COOPÉRATION Québec à l'heure des coops

Pour les 2 800 participants, provenant de 91 pays, dont l'intellectuel Riccardo Petrella (photo) ou l'ex-secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Madeleine K. Albright, les coopératives agricoles incarnent une stabilité nourricière dans un monde qui comptera 9 milliards d'habitants d'ici à 2050. N. MESLY

Le premier Sommet international des coopératives qui s'est tenu à Québec du 8 au 11 octobre derniers, a rencontré un vif succès.

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«Les coopératives sont uniques par leur modèle organisationnel et leur ancrage local, mais elles sont confrontées à des choix de développement stratégiques », soutient Yves Pelle, associé PwC. « Elles doivent s'internationaliser, s'allier ou fusionner et étendre leurs champs d'action en amont comme en aval », poursuit le conférencier invité à dévoiler son étude « Cartographie et grands enjeux du monde coopératif agricole à l'échelle mondiale », commandée par les organisateurs du Sommet (1).

Assurer une meilleure capitalisation

Cette étude révèle que les cent plus importantes coopératives agricoles du monde se situent majoritairement en Europe, puis en Amérique latine, et en Océanie. Mais elle relève surtout que le top 40 des plus grandes coops a une capacité limitée d'autofinancement pour assurer des plans de développement ambitieux. Le chiffre d'affaires de ce top 40 est trois fois moins élevé que celui des entreprises privées, notamment Glencore et Cargill qui ont consolidé leurs opérations à coup d'acquisitions et de fusions entre 2007 et 2011.

« Il faut absolument que les gouvernements incitent les agriculteurs à s'organiser et trouvent des incitations fiscales pour assurer une meilleure capitalisation de leurs coopératives. J'aurais souhaité que ce sommet soit l'occasion de lancer un cri d'alarme sur le défi alimentaire et la transition écologique de l'agriculture. Il n'y a pas mieux que le modèle coopératif pour réussir ces défis », lance Philippe Mangin, président de Coop de France.

Outre la capitalisation, former et attirer des talents représentent un véritable challenge complète Patrice Gollier, directeur général d'InVivo. Le défi consiste à faire partager la culture de fonctionnement d'une coop à des cadres dirigeants venant d'un tout autre univers. Au cours des cinq dernières années, le groupe a remplacé 60 % des trente-cinq dirigeants de la haute direction en recrutant chez Cargill, Syngenta et Michelin.

La déclaration du Sommet à l'ONU

De son côté, Monique F. Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins, et hôte de ce sommet, s'est voulue rassurante : « Nous allons insister auprès des gouvernements pour obtenir des outils fiscaux, afin de permettre une meilleure capitalisation des coopératives et mieux faire connaître les vertus de notre modèle au monde entier. » La dirigeante entend livrer ce message en personne en déposant la « déclaration du Sommet » à l'assemblée annuelle de l'Alliance coopérative internationale à Manchester, puis à l'ONU, à New York, au cours des prochaines semaines.

Nicolas Mesly

(1) Consulter www.sommetinter2012.coop/site/accueil

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