PHYTOS / PAUL HÉRY, directeur marketing santé végétale, chez Goëmar « Sortir les alternatives de l'objectif de réduction »
Goëmar conteste ouvertement le cadre réglementaire du Plan Ecophyto 2018.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Selon vous, le cadre réglementaire du Plan Ecophyto 2018 pénaliserait les agriculteurs qui s'engagent sur les objectifs de réduction d'usage des produits phytosanitaires ? « Ce cadre est en effet paradoxal car les produits sans danger, alternatifs à l'usage des pesticides toxiques, sont tout autant visés par l'objectif de réduction, étant eux aussi des produits phytosanitaires soumis à une autorisation de mise en marché. Et tout en reconnaissant la nécessité de développer ces alternatives, la loi de programmation du 3 août 2009 ne les différencie pas des autres phytos, notamment du point de vue des critères de toxicité et d'écotoxicité. De même, le fameux IFT (indicateur de fréquence des traitements), indicateur retenu pour mesurer l'évolution des pratiques des agriculteurs, n'intègre pas ces critères. Les produits comme les nôtres, stimulateurs des défenses sans classement toxicologique, censés aider à faire baisser l'utilisation des produits phytosanitaires, sont donc tout autant soumis à ces indicateurs et voués à la baisse. Alors que d'autres sont utilisables sans contrainte. »
Que faites-vous pour faire changer les choses ? « Nous demandons aux autorités compétentes, ministères de l'Agriculture et de l'Ecologie, de sortir les phytos sans danger du périmètre de réduction des pesticides. Ce qui revient à les retirer des indicateurs d'usage, en particulier l'IFT. Nous comprenons qu'il n'est pas facile de revenir sur un compromis qui a été difficile à obtenir, mais il faudra bien faire bouger les curseurs si ça ne fonctionne pas, et corriger ce qui est une maladresse de rédaction au départ. »
Laurent Caillaud
Pour accéder à l'ensembles nos offres :