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DÉSARROI Le soutien s'organise

Alors que les trésoreries sont exsangues, les coops et négoces agissent autant que faire se peut pour aider les agriculteurs à traverser cette passe.

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Cycliquement, l'agriculture paye son tribut à la mondialisation. Mais de là à ce que tous les secteurs soient concernés, l'ampleur du malaise a monté d'un cran. La FNSEA réclame un plan d'urgence de 1,4 milliard d'euros, et les agriculteurs sont venus dans la rue demander un ballon d'oxygène, une « année blanche » sur les annuités bancaires, les charges sociales, les primes d'assurance, ainsi qu'un allègement de la taxe sur le foncier non bâti. En attendant, les collecteurs et distributeurs sont à l'oeuvre pour tenter de soutenir les trésoreries.

Ristournes conjoncturelles

Dans le Sud-Ouest là où la tempête du 24 janvier a sévi sur des trésoreries déjà affaiblies, les poids lourds du maïs ont fait des annonces coup sur coup de soutien au prix d'acompte, fixé environ à 10 €/t de plus que ce qu'imposerait la logique économique. Les coopératives ont même fait un geste au-delà, en proposant de réduire les frais de séchage de 15 %, ce qui devrait se traduire par un allègement de 6 à 10 €/t par rapport à la facture séchage 2008. Le groupe Terres du Sud a même décidé de débloquer une enveloppe de plus de 3 M€ prélevés sur les résultats du groupe pour l'injecter dans les trésoreries au premier semestre 2010. La CAPL (Vaucluse) compte également faire une remise conjoncturelle sur les achats, en plus de la ristourne annuelle. Dans tous les coins de France, les distributeurs s'affairent à ajuster leur politique commerciale, à l'instar de Cerena dans l'Aisne. « Un effort va être fait pour aider les adhérents à acheter leurs appros, en échange de leur fidélité », indique Alain Peté, responsable de la communication.

Faciliter les achats d'appros

Les commandes sont en effet en retard par rapport à l'année précédente. Les agriculteurs n'auraient pas tiré suffisamment de bénéfices de leur livraison à la moisson pour pouvoir régler leurs achats d'appros. Du coup, en engrais, l'impasse agronomique généralisée guette, d'autant que l'expérience récente montre que les rendements ont été élevés avec des doses limitées. La morte-saison est par ailleurs compromise par les sécheresses des trésoreries, et amplifiée par la loi de la modernisation de l'économie (LME), qui n'arrange rien. « Je ne connais pas une exploitation agricole dans ma région qui ne soit pas impactée par la LME », indique Stéphan Charrière, dirigeant du négoce gardois Charrière distribution. « On accompagne au maximum les agriculteurs pour étaler les paiements, dans le cadre de notre pacte coopératif, poursuit Aline Gasser, directrice de la CAPL, mais on ne peut pas remplacer les banques. »

Renaud Fourreaux

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