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ENVIRONNEMENT Une taxe carbone mitigée

La contribution climat-énergie devient un rendez-vous incontournable accueilli du bout des doigts par le monde agricole.

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Confirmée courant septembre par Nicolas Sarkozy, la contribution climat-énergie va s'appliquer aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, GPL). Pour l'instant, fixée à 17 €/t de CO2, elle va représenter près de 4,5 centimes par litre de fioul et gasoil, 4 centimes/l d'essence et environ 0,4 centime/KWh de gaz. Elle devrait être compensée intégralement par la baisse d'autres prélèvements, dont la taxe professionnelle. Par ailleurs, la France s'engage à obtenir la mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne, destinée à se protéger de la concurrence déloyale de ceux refusant de réduire leurs émissions.

Captation du CO2

L'inquiétude liée à ce dernier point fait réagir le monde agricole. « Evitons également les distorsions intracommunautaires pour l'ensemble de nos productions », avance Xavier Beulin, président de Sofiprotéol. Même leitmotiv du côté de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs ou d'Orama. « Nous demandons le maximum d'exonération pour les agriculteurs », clame Jean-Michel Le Métayer, président de la FNSEA. Les professionnels souhaitent en fait une meilleure prise en compte de la contribution agricole dans la captation du CO2. « Je préfère que l'on parle plutôt bilan carbone et de sa réalisation en ferme », avance William Villeneuve, président des JA. De son côté, Xavier Beulin rappelle la réduction des émissions de CO2 permise par le Diester. Les filières biocarburants souhaitent aussi, à juste titre, que les produits finaux ne soient pas taxés.

Le manque de propositions de solutions alternatives fait réagir le directeur général de Coopagri Bretagne : « C'est une taxe punitive avec une triple peine pour nos entreprises engagées dans le métier des IAA : au niveau du transport, du séchage des produits et de la chaîne du froid », martèle Jean-Bernard Solliec.

1 % du coût du transport

Toutefois, gare à ne pas trop jouer les mauvais élèves aux yeux de l'opinion publique. Comme le souligne Jean-Marie Gabillaud, président de Coop de France Ouest, « restons ouverts sur ce dossier, sinon les écolos ne nous louperont pas avec le méthane et le protoxyde d'azote ». De son côté, Benoît Presles d'Agridis vient à rebrousse-poils faire valoir la vertu d'une telle démarche fiscale (lire encadré).

Et au final, on peut s'attendre à une augmentation du coût du transport autour de 1 % si on se réfère aux estimations de Jean-Claude Jamoneau de Coop de France.

« Avec une taxe à 17 €/t de CO2, nous arrivons à un coût de 0,22 €/t de céréales transportées. Ainsi, 500 000 t de céréales transitées représentent une taxe de 110 000 € par an. » Il va donc être essentiel de revoir la gestion de ses flux pour faire des gains de rentabilité, tout en impactant positivement le bilan carbone.

Hélène laurandel

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