Nouvelle Aquitaine Euralis se recentre sur ses activités stratégiques
Le groupe Euralis a présenté ses résultats et ses projets à la presse, le 10 décembre, à Lescar (Pyrénées-Atlantiques). Il a réduit son pôle alimentaire, développe ses semences en Russie et une plateforme de vente d'agrofournitures à distance.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Dans une actualité « riche et turbulente, à laquelle le monde agricole n'échappe pas », comme le souligne Christian Pèes, président d'Euralis, le groupe réfléchit à la transformation de son modèle. En premier lieu, il concentre les activités de son pôle alimentaire sur ses marques et ses segments stratégiques les plus rentables.
« Nous confirmons la fermeture de nos usines de Brive (Corrèze) et Dunkerque (Nord), et la modification des activités de nos outils des Herbiers (Vendée), de Sarlat (Dordogne), Maubourguet (Hautes-Pyrénées), spécialisés en canards gras, et d'Yffiniac (Côtes-d'Armor), où sont fabriqués nos produits traiteurs, confie Pierre Couderc, le directeur général. Nous investissons 45 M€ sur trois ans pour moderniser et agrandir ces sites, dont 10 M€ dès 2018. »Nouveau rythme de croisière en canards grasAprès deux années de grippe aviaire et 8 M€ consacrés à la biosécurité, Euralis a retrouvé un niveau de production de près de 7 millions de canards gras, contre 9 millions auparavant. Cette réduction des volumes et les investissements ont entraîné une hausse du prix du foie gras en rayon de 35 % par rapport à 2015. « Cette revalorisation était nécessaire, commente le président. Avant les deux crises, nous perdions de l'argent sur nos ventes en grande distribution. » À cela s'ajoutent 1 million de canards produits en Bulgarie, vendus sur l'Europe, 228 000 au Canada pour le nord de l'Amérique et 300 000 en Chine pour les restaurants gastronomiques du pays.Le double de semences pour la RussieEuralis renforce également ses capacités de distribution de semences en Russie, premier marché mondial pour le tournesol, où son effectif commercial a presque doublé (47 collaborateurs). Les importations depuis l'Ukraine, où le groupe possède une usine, étant désormais interdites, les doses vendues proviennent des productions françaises et espagnoles d'Euralis semences.L'entreprise a vendu 212 000 doses de tournesol en 2017-2018, un volume qui a doublé en deux ans, et 100 000 doses d'hybrides de maïs. Une centaine d'hectares commencent à être cultivés directement en Russie où le groupe pourrait, à terme, implanter une autre usine de semences.« Nous continuerons à faire du conseil »« En France, nous n'avons pas attendu la publication de l'ordonnance sur la séparation de la vente et du conseil, qui pourrait avoir lieu dans les semaines qui arrivent, pour lancer en mars dernier notre plateforme de vente en ligne ProxAgri, poursuit Christian Pèes. Adhérents et clients peuvent commander produits phytos et semences en ligne, et être livrés à la ferme ou au champ. Et si la loi nous impose de choisir, nous continuerons à faire du conseil. » Cette nouvelle organisation permet à Euralis de concentrer ses stocks sur quatre sites de stockage, contre une centaine auparavant, et d'assurer un taux de service de 98 %. Toute commande passée avant 11 heures est livrée l'après-midi.Objectif innovation, internationalisation et gains de compétitivitéAu final, le groupe stabilise son CA brut à 1,4 milliard d'euros, mais progresse de 3,5 % sur ses activités stratégiques (alimentaire, semences…). Son Ebitda, à 51,5 M€, en hausse de 8,4 %, est supérieur à l'objectif et témoigne de sa performance économique. En revanche, son résultat net, qui inclut la provision de 35 M€ pour le plan social des fermetures de sites, est à - 26 M€. Ce bilan sera soumis au vote de leur AG du 8 février prochain. « Notre stratégie repose sur l'innovation, l'internationalisation et les gains de compétitivité, ajoute le DG. Outre les investissements dans nos outils de production, nous consacrons 22 M€ au marketing et 27 M€ en R&D. Pour le moment, nous sommes en dessous de nos ambitions, mais nous comptons continuer à développer ces trois secteurs. »
Florence Jacquemoud
Pour accéder à l'ensembles nos offres :