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Grande distribution  Coop de France refroidi par les négociations commerciales

De gauche à droite, Rachel Blumel, directrice de Coop de France agroalimentaire, Michel Prugue, président et Pascal Viné, délégué général de Coop de France, lors de la conférence de presse au Sia. © H. LAURANDEL De gauche à droite, Rachel Blumel, directrice de Coop de France agroalimentaire, Michel Prugue, président et Pascal Viné, délégué général de Coop de France, lors de la conférence de presse au Sia. © H. LAURANDEL

Mardi 27 février, lors d'un point presse, Coop de France a réitéré son appel à plus d'équilibre dans les relations commerciales avec les acheteurs dans un contexte où les engagements ne sont pas respectés.

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« C'est un vent glacial qui souffle », lance Michel Prugue, président de Coop de France, lors d'une conférence de presse au Salon de l'agriculture, mardi 27 février. Son propos est de saison... et fait référence aux négociations commerciales entre acheteurs de la grande distribution et leurs fournisseurs que sont notamment les coopératives. Ces négociations étaient sensées se clôturer hier, mercredi 28 février.

Des baisses de prix de 3 à 4 %

En effet, malgré toutes les belles paroles des Etats généraux de l'alimentation et la signature d'une charte, sans parler de toute la dynamique mise en place ces dernières années de la part de Coop de France, les acheteurs malmènent toujours leurs fournisseurs. Si 20 à 25 % des négociations se déroulent normalement, la majorité subit des deman­des de baisse de prix injustifiées, parfois de 3 à 4 %, et de compensation de marges sur 2017, avec une explosion des promotions, référence étant faite à l'épisode du Nutella à - 70 %.

« Des entreprises ont témoigné que tout le travail mis en place pour améliorer les relations commerciales a été remis en cause, souligne Michel Prugue. Les fournisseurs finissent par céder sur la fin, après avoir résisté, pour obtenir les volumes. Mais derrière, les suivants subissent la baisse des prix tout en n'ayant pas les volumes souhaités. C'est alors dévastateur pour les entreprises. »

Mobiliser la DGCCRF et la loi EGalim

Ce constat amer dressé par Coop de France, après son enquête menée auprès d'une centaine d'entreprises, est partagé par le médiateur des relations commerciales qui a enquêté également de son côté. Certes, des hausses ont pu être actées comme en beurre et deux enseignes prennent maintenant plus en considération l'impact que peuvent subir les agriculteurs, en conscientisant mieux le lien direct entre ces derniers et les coopératives. Aussi pour sortir de ce cercle infernal récurrent, Coop de France compte sur la DGCCRF pour mettre à jour les pratiques abusives et sur le projet de loi faisant suite aux EGalim.

Un grand débat en région

D'ailleurs, pour mieux mesurer et intégrer les changements induits par ce projet de loi et par le contexte général actuel et à venir, un nouvel évènement est lancé en régions : le grand débat coopératif. Un tour de France va être réalisé entre mars (Normandie) et juin 2018 (Bourgogne) lors de dix réunions régionales.

« Nous allons inviter les coopératives à travailler sur trois questions : Avez-vous analysé l'évolution de votre environnement ? Votre stratégie d'entreprise a-t-elle été revisitée en tenant compte de cette analyse ? Mettez-vous en oeuvre les moyens nécessaires pour améliorer la formation de vos élus et de vos cadres afin de répondre à cet objectif ? », décrit Pascal Viné, délégué général de Coop de France. Conjointement, adhérents et salariés vont être invités à s'exprimer sur cette thématique du changement via une plateforme (www.le-grand-debat-cooperatif.coop) qui sera en ligne à partir du 22 mars.

Séparation du conseil : deux articles à revoir

Quant au projet de séparation du conseil et de la vente pour les produits phytos qui va largement participer à ces changements, Coop de France souhaite une révision des articles 14 et 15 en demandant de vraies études d'impact et la clarification du type de conseil concerné par la demande gouvernementale de séparation capitalistique des organisations délivrant le conseil. « Nous allons proposer que ce soit le conseil annuel qui fasse l'objet d'une séparation capitalistique et que dans le texte de l'ordonnance, on travaille plus sur l'articulation entre le conseil au fil de l'eau, que nos entreprises souhaitent diffuser, et les CEPP avec une analyse technique de fond sur ce sujet », explique Pascal Viné.

Hélène Laurandel

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