Sia 2017 Coop de France sort un recueil d'initiatives pour la biodiversité
Le 3 mars au Sia, Coop de France a lancé un recueil d'initiatives « Coopératives et biodiversité », nouvel ouvrage de sa collection Théma. Avec les témoignages de la coopérative de Boisseaux et Val de Gascogne.
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Le neuvième ouvrage de la collection Théma, « Coopératives et biodiversité », a été lancé par Coop de France, le 3 mars au Sia, sur le stand de la coopération agricole. Au sommaire de ces 64 pages : 19 initiatives déclinées en quatre grands chapitres : valoriser la biodiversité domestique et cultivée, préserver la biodiversité grâce à des actions innovantes, encourager les synergies entre biodiversité et production agricole, développer des projets territoriaux qui respectent la biodiversité. Trois regards extérieurs apportent leur éclairage à la fin de l'ouvrage : Sophie Raspail, de la ligue pour la protection des oiseaux, Flora Schmitlin, du groupe Mondelez international et Bernard Chevassus-au-Louis de l'association Humanité et biodiversité.
« Ce nouvel ouvrage est représentatif des actions que nous mettons en oeuvre sur le territoire, se félicite Patrick Durand, président de la coopérative de Boisseaux et référent du comité biodiversité de Coop de France. Il montre notre capacité de porter des projets collectifs en mobilisant nos adhérents. »
19 expériences tous secteurs mises en avant
Ce document est issu des travaux conduits dans le cadre du programme de développement 2015-2020 de Coop de France qui bénéficie du financement du ministère de l'Agriculture au titre du Casdar. Vincent Drevet, responsable de l'action Agroécologie de ce programme, rappelle : « Après un premier travail de capitalisation où nous avons recensé une cinquantaine d'actions, nous avons sélectionné au final 19 initiatives de structures coopératives différentes en matière de taille (de 50 à plus de 1 000 adhérents) et d'activité (du lait au vin, en passant par les céréales et les noisettes…). Les choix ont été difficiles, mais permettent la mise en avant du cheminement des démarches et la diversité des actions. »
Anticiper la réglementation et améliorer l'image des agriculteurs
Deux coopératives étaient présentes ce 3 mars au Sia pour en témoigner. La première : la coopérative de Boisseaux, qui avec l'association Hommes et Territoires, a mis en place un dispositif de diagnostic et d'actions destinées à préserver la biodiversité de la faune (notamment chouettes et faucons, régulateurs des populations de campagnols des champs qui pullulent) et de la flore. « Notre volonté est d'anticiper la réglementation et d'améliorer l'image des agriculteurs, souligne Xavier Thirouin, directeur de la coop de Boisseaux. Et de répondre aux exigences de nos clients qui intègrent cette notion de biodiversité dans leurs cahiers des charges. » Et de citer par exemple la filière CRC, McDonald's ou encore bientôt les brasseurs, comme Heineken.
Aujourd'hui, après un état des lieux sur tout le territoire effectué en 2008, six exploitations pilotes volontaires testent les différentes actions : nichoirs (la plus importante), piques pour les rapaces, plantation de haies, jachères, non broyage des bordures de champ (dernier chantier en réflexion)... Pour faire part des résultats et susciter l'intérêt, des Flash biodiversité sont édités chaque mois.
Rendre attractif le métier et préserver le territoire
Autre coop venue témoigner : Val de Gascogne à travers sa démarche qualité IGP Agneaux des Pyrénées pour préserver 10 races ovines tout en donnant de la valeur ajoutée aux éleveurs. Eleveurs que Fabienne Gilot, responsable communication et projets chez Val de Gascogne, aime à qualifier de « sauveurs de la planète ». Ce travail sur cet IGP a démarré en 2007 et la coop espère bien voir ses efforts récompensés cette année ou en 2018, car en règle générale, il faut environ dix années pour obtenir la validation de l'Inao. Une démarche qui touche aujourd'hui 180 éleveurs. Et qui à terme devrait s'étendre sur toutes les Pyrénées avec une déclinaison Agneau de lait (du Pays Basque notamment) et agneau lourd.
« On sait aujourd'hui que 50 % des élevages vont disparaître en zone de montagne, rappelle Fabienne Gilot, cette IGP est un moyen de rendre attractif le métier, de le consolider sur une zone complémentaire de plaine et montagne, en contribuant à l'entretien du territoire mais aussi à l'attractivité touristique, et à la valorisation des coproduits (laine…) par des acteurs de l'économie locale. »
La biodiversité ce n'est pas qu'un effet de mode… « C'est être une force de propositions vis-à-vis du consommateur ou de nos clients, confirme Patrick Durand. Avoir la preuve de ce que l'on met en avant. » Et demain, « nous allons capitaliser et communiquer encore, mais pas forcément sous cette forme de recueil Théma », avance Vincent Drevet.
Catherine Queheille
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