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Congrès 2016 La coopération agricole fait sa révolution numérique

Oussama Ammar, cofondateur de The Family, a captivé son auditoire à la convention d'InVivo, aux premiers rangs desquels Philippe Mangin et Thierry Blandinières. © R. FOURREAUX Oussama Ammar, cofondateur de The Family, a captivé son auditoire à la convention d'InVivo, aux premiers rangs desquels Philippe Mangin et Thierry Blandinières. © R. FOURREAUX

Lors de son congrès, qui s'est tenu le 14 décembre, InVivo, le matin, et Coop de France, l'après-midi, ont fait part de leur ferme volonté d'accélérer dans le numérique. Celui qui est parfois appelé le « gourou des start-up », Oussama Ammar, y a fait sensation.

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Devant les congressistes, InVivo a exposé son plan InVivo Tech 2020, plan d'accélération de la transformation numérique. « On se donne trois ans pour transformer complètement le groupe, ambitionne le directeur général, Thierry Blandinières. Tous les métiers et tous les salariés vont être concernés par cette révolution culturelle. » L'installation du siège de l'union à La Défense en mars 2017 devrait faciliter cette nouvelle organisation.« Dans 80 % pour ne pas dire 100 % de nos projets chez InVivo Agriculture, cette composante est présente », a déclaré pour sa part Laurent Martel, directeur de ce pôle, en évoquant pêle-mêle le Studio agrodigital basé à Montpellier, « véritable incubateur de projets », l'initiative Be Api ou le projet LeadR de constituer un réseau de 1000 fermes numériques.« Comme si être agronomes, c'était avoir des pouvoirs spéciaux ! »« Le numérique, tout le monde pense que c'est une affaire de technologie, de propriété intellectuelle, alors que c'est avant tout une révolution sociologique », a lancé d'emblée Oussama Ammar. Le confondateur de The Family, accélérateur de croissance pour les start-up, a fait sensation, en faisant remarquer que le monde a changé : « Il y a dix ans, avec deux chaussures de couleurs différentes, je n'aurais jamais pu être là, devant vous. »Usant de quelques anecdotes et sans manquer d'aplomb, le gourou des start-up a notamment théorisé devant les congressistes le déni des entreprises vis-à-vis des start-up. « Les entreprises ont beaucoup de mal à appréhender la transformation numérique, car elles ont du mal à admettre qu'elle a déjà eu lieu. » Avec humour, il a adressé un léger tacle au passage à InVivo, qui lui aurait dit en préparation de ce congrès que la start-up Agricool (qui a bénéficié de fonds de The Family), c'était bien mais qu'il n'y avait pas d'agronomes. « Comme si être agronomes, c'était avoir des pouvoirs spéciaux ! Déjà, les agronomes ça se débauche, et en plus, aujourd'hui, n'importe qui peut prendre des cours d'agronomie. »« Un changement total de posture » pour la campagne de communication de Coop de FrancePhilippe Mangin, président d'InVivo, veut voir le numérique de façon positive : « Je ressens cette révolution numérique comme un apporteur de solutions. Je pense que le numérique va permettre d'améliorer les conditions de travail et de se libérer de cette chape réglementaire en passant d'un objectif de moyens à un objectif de résultats. Il va nous rapprocher du consommateur, car on va pouvoir à travers nos produits raconter toute l'histoire. »Dans cette lignée, Coop de France, a levé le voile sur la saison 2 de sa campagne de communication pour la période 2017-2019. « Un changement total de posture, a annoncé Pascal Viné, directeur général. On a fait le choix de maintenir cette communication d'influence, mais avec l'outil numérique. C'est efficace et ça coûte moins cher. Ce que nous voulons, c'est, grâce à vos contributions, mettre en avant vos preuves coopératives, vos histoires, votre expérience. »L'ubérisation bouscule les coopérativesCoop de France a pour sa part ébauché une réflexion sur l'ubérisation, en invitant à la tribune Christophe Lafougère, directeur du Gira, spécialisé dans le consulting en alimentaire, ainsi que les économistes Jean-Marie Séronie et Philippe Dessertine. Le premier a fait le constat que ce sont les coops d'appro qui sont aujourd'hui les plus menacées. Pour le deuxième, « l'ubérisation, c'est avant tout une non-réponse à une demande des clients », a souligné le deuxième. Quant au troisième, il a exhorté les entreprises d'« arriver à piloter un changement total pour pouvoir garder l'essentiel ».

Renaud Fourreaux

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