Export Sénalia accuse une baisse des deux tiers de son activité
Face à une activité très restreinte, le groupe Sénalia, qui exploite les plus importants terminaux portuaires céréaliers et agro-industriels du port de Rouen, met en place du travail à temps partiel.
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Après une année 2015 record avec plus de 5,2 millions de tonnes de céréales exportées, du jamais vu, c'est la douche froide. L'activité portuaire des terminaux de Grand-Couronne et de Rouen est au plus bas. Depuis juillet, l'union de coopératives Sénalia, qui représente près de 60 % de la collecte française de céréales, a exporté 580 000 tonnes de céréales contre 1,5 million à la même époque l'année dernière. Le tiers de l'activité !
La logistique lourdement impactée
« Nous avons bien travaillé en juillet et en août car nous avions des stocks. Mais en octobre, nous n'avons chargé que 36 000 tonnes à la place des 500 000 habituelles ! Toute la filière logistique est lourdement impactée, et cela durera jusqu'en juillet prochain », détaille Gilles Kindelberger, le directeur général de Sénalia.
La qualité médiocre joue également sur les exportations. Les PS très faibles obligent les organismes stockeurs à trier la marchandise. Le blé français n'est pas compétitif face à celui de la mer Noire. Les OS se rabattent sur le marché français ou sur le Benelux. Le silo de Sénalia fonctionne, mais en activité très réduite.
70 salariés en activité partielle
Conséquence de ce manque d'activités, depuis début novembre, la moitié des effectifs de Sénalia est au chômage technique ou plutôt en « activité partielle », selon la nouvelle appellation. C'est la première fois de son histoire que le groupe prend ce type de mesures. Pendant six mois, 70 salariés ne travailleront que deux jours par semaine. « On essaye de préserver le moral des troupes. Payer des transports et venir travailler pour rien, c'est déprimant », souligne Gille Kindelberger. Des mesures compensatoires ont été mises en place pour limiter la perte globale de salaire à 6 %.
Seule bonne nouvelle pour Sénalia, l'activité agro-industrielle (avec Saipol, Tereos…) fonctionne bien. Une diversification, initiée dans les années quatre-vingt-dix, qui est la bienvenue aujourd'hui. L'union cherche d'autres pistes de diversification dans l'agro-industrie ou dans la logistique.
Aude Richard
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