Pays de la Loire Retour vers le futur aux Terrenales

Nous annoncions 10 000 personnes la semaine dernière. Finalement, la coopérative en attend 12 000. « C'est la rançon de la gloire ! », se félicite Gérard Guilbaud, agriculteur et membre du bureau du conseil d'administration du groupe Terrena.

L'entrée des Terrenales, dont le site s'étend sur huit hectares, est gratuite, les participants devant payer leur repas. Pas de sponsoring non plus : « Les gens qui sont là ont été sélectionnés sur leur projet, explique Gérard Guilbaud. On ne veut pas dépendre de marques ou de sponsors. »Les solutions sont présentées sous quatre grands thèmes avec douze temps forts dans des tribunes, pour aborder des problématiques particulières, des protéines en alimentation animale au biocontrôle.Du profil de sol aux lunettes connectéesParmi les présentations, le visiteur aura pu découvrir un biofongicide céréales à base de terpènes de pin, en développement chez Action Pin. La firme estime que le produit sera développé d'ici à 2020, sans compter ensuite les démarches d'homologation.A voir aussi, des bioplastiques pour protéger les maïs, qui se dégradent naturellement dans le sol, ou encore des lunettes connectées, pour lesquelles Terrena travaille à développer des applications, par exemple pour estimer le rendement maïs d'une parcelle, ou pour donner, en regardant un lapin, toutes les informations le concernant. Ces dernières seront aussi disponibles sur smartphone.L'agronomie n'était pas en reste, avec notamment une place importante donnée aux sols. Sans oublier une imprimante 3D, ou encore des démonstrations d'Oz, un tracteur robotisé de Naïo Technologies pour désherber mécaniquement les cultures maraîchères.

Des réactions enthousiastesAu détour des stands, Philippe Mangin, et Pascal Viné, chez Coop de France, nous ont livré leurs impressions. « C'est une manifestation exceptionnelle, de par sa qualité, ses dimensions, la qualité de l'organisation et le nombre d'innovations présentées. Je tire mon chapeau à Terrena, au bout de huit ans, ils arrivent avec des résultats inespérés. Les dirigeants y ont cru avant les autres et ils ont tenus le cap, peu importe les circonstances », fait part Philippe Mangin, président de Coop de France. « Ce salon met vraiment la technologie à portée de main des agriculteurs », renchérit Pascal Viné, délégué général.Anne Del Olmo Diez, responsable communication chez Vivescia, résume : « C'est très prospectif : voilà ce qu'on faisait, voilà ce qu'on fait, et voilà ce qu'on prévoit de faire demain. Et on peut voir ce qui fonctionne, mais aussi ce qui ne fonctionne pas. C'est une belle vitrine. »Des ONG pour ouvrir le dialogueLa coopérative a aussi joué l'ouverture, avec la présence d'ONG comme France Nature Environnement ou CIWF, qui défend le bien-être des animaux d'élevage. « Notre présence est plutôt bien perçue des agriculteurs, estime Amélie Legrand, chargée des affaires agroalimentaires pour la France chez CIWF. On a beaucoup d'échanges, le dialogue est très positif. »

Marion Coisne