Coopération Coop de France mobilise autour de la RSE
Mardi 17 mars, Coop de France a mobilisé 220 personnes de tous horizons autour de la responsabilité sociétale des entreprises, débattue au travers d'une quinzaine d'interventions.
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« Je salue votre initiative car la RSE est un facteur d'ouverture. L'Europe, et notamment la France, ne doivent pas laisser passer le chantier de l'aliment-santé. L'enjeu alimentaire est aussi un enjeu qualitatif. En outre, dans sa recherche de sens et de valorisation de l'humain, notre société a besoin d'enracinement », déclare Jean-Paul Delevoye, président du Cese (Conseil économique, social et environnemental), en introduction à la matinale de Coop de France Agroalimentaire et de l'Institut de la coopération sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), mardi 17 mars, dans l'hémicycle du Cese. Aussi, il estime que « la coopérative est d'une extrême modernité » et a toute sa place notamment dans un monde où « aucun système ne peut se construire sur la désespérance des hommes ». Place importante des parties prenantesEntre 220 et 230 personnes sont venues écouter la quinzaine d'interventions diffusées à travers une table ronde et des interviews croisées. Si la moitié des participants était issue du monde de la coopération agricole, l'autre partie était composée de diverses parties prenantes, pouvoirs publics, ONG, distributeurs, enseignants, consultants, etc. Des parties prenantes également sur l'estrade puisqu'elles ont représenté la moitié des interventions, pour rester dans la droite ligne de la norme de la RSE, l'Iso 26000, qui leur donne une place essentielle dans sa déclinaison.La RSE est l'affaire de tousSi le fil rouge de cette matinale était centré autour du levier de différenciation sur le marché agroalimentaire que peut représenter la RSE, le choix des intervenants a permis d'aller au-delà de cet aspect économique. Vice-président de Coop de France, Michel Prugue, estime que « RSE et compétitivité ne s'opposent pas. Tout l'enjeu est de réussir à allier les deux. La RSE reste une démarche de progrès basée sur le volontariat et la pédagogie ».Ce concept devrait même « devenir la règle de base de toutes les entreprises », selon Reine-Claude Mader, de l'association de défense des consommateurs, CLCV. Un propos venant en appui de Bertrand Swiderski, directeur Développement durable chez Carrefour, estimant que « la RSE est l'affaire de tous. Le produit RSE doit être porteur de valeur de long terme. C'est à nous tous de trouver l'atout le plus adapté au produit. Chaque produit pourra alors avoir son identité propre et le consommateur trouvera ensuite le produit qui lui convient ».Appel de Carrefour lancé aux coopérativesLe représentant de Carrefour a appelé d'ailleurs les coopératives présentes dans l'hémicycle (et les autres) à « venir proposer des projets relatifs à la biodiversité, la lutte contre le gaspillage, etc. ». Avec un bémol, « que les produits soient bons ». Et de son côté, Reine-Claude Mader a tenu à souligner que « de nos jours, une entreprise ne peut plus se comporter de façon inqualifiable ».En effet, les prises de conscience environnementales et sociales actuelles ne permettent plus le moindre faux pas, pointé rapidement du doigt, et ce, bien souvent à juste titre. Aussi, les coopératives intervenantes ont pu démontrer leurs préoccupations à pousser la roue dans le bon sens entre la sécurisation de leurs salariés comme chez EMC2, l'organisation de la gouvernance avec l'exemple d'Euralis, leur contribution au territoire dans l'évaluation de laquelle s'est engagé Limagrain, la pérennisation de l'entreprise avec la coopérative viticole de Buzet, l'engagement environnemental telle la démarche AEI de Terrena (1).Valoriser ou pas la démarcheQuant à la question d'obtenir une valorisation d'une démarche RSE, Bertrand Swiderski affirme que « si le client s'y retrouve, il achètera le produit », se référant à une banane bio Fairtrade connaissant un bon succès. En même temps, comme le fait remarquer la représentante de la CLCV, « il existe une fraction de personnes qui connaissent de très grandes difficultés financières ». Aussi, pourquoi ne pas aller vers des produits plus vertueux pour tous avec un prix final pas forcément plus cher. « Nous en avons déjà des exemples », remarque Benjamin Enault du cabinet Utopies.En tout cas, il devient difficile de passer à côté de la RSE à écouter toutes ces parties prenantes et un groupe comme McDonald's venu clôturer cette matinale. Delphine Smagghe, sa vice-présidente en France, a insisté d'ailleurs sur l'importance d'une bonne diffusion en interne et d'une contractualisation innovante avec ses fournisseurs.L'accompagnement de Coop de FranceToutefois, Reine-Claude Mader a alerté sur la nécessité d'avoir « une véritable démarche, car si on veut obtenir la confiance des consommateurs, il s'agit d'éviter de repeindre en rose des anciens modèles ». C'est ce à quoi d'ailleurs s'emploient Coop de France et sa filiale Services Coop de France en proposant un accompagnement basé sur le programme RSE Agro/3D, alliant une démarche individuelle aux retours d'expérience permis par le collectif 3D. 183 diagnostics 3D ont été ainsi réalisés et 37 entreprises évaluées selon l'Iso 26000, coopératives de tout secteur et aussi des IAA. Cette matinale a été également l'occasion de diffuser le nouveau guide sur le reporting extra-financier conçu par Coop de France.(1) Pour en savoir plus, lire notre dossier « RSE : quand l'entreprise s'engage », Agrodistribution mars 2015, n°258.
Hélène Laurandel
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