Piéger les insectes dans les silos avec IoTrap de Javelot

Installé dans le tas de grains, IoTrap fonctionne à première vue comme un piège à insectes classique, emprisonnant les nuisibles présents dans le grain. Sauf qu’une caméra, installée à l’intérieur du dispositif, se déclenche une fois par jour. Les photos sont ensuite analysées par un algorithme qui identifie grâce à l’intelligence artificielle les insectes présents dans le piège, tandis qu’une alerte est envoyée au besoin via l’application au responsable de site.

Celui-ci peut ainsi analyser également les photos et décider à distance de la meilleure conduite à tenir, par exemple en ventilant selon les bonnes plages, pour ralentir voire empêcher la prolifération des nuisibles, et surtout éviter les insecticides de stockage.

Testé chez quatre OS

Après deux années de R & D, IoTrap a été testé depuis un an chez quatre organismes stockeurs : Ternoveo, Dijon céréales, Centre Ouest céréales et Océalia. Pour Didier Renou, responsable qualité de cette coopérative, « cette solution permet de détecter précocement les insectes et de mettre en place les meilleurs itinéraires techniques pour le stockage. Les photos permettent aussi de rassurer nos clients. »

Alexandre Thouin, responsable d’exploitation chez Coc, évoque un « piège très bien conçu, sans problème de manipulation » et une solution bien perçue par le personnel car « ludique et visuelle ».

Chez Dijon céréales, « les chefs de silos, généralement critiques, l’ont validé et adopté, témoigne Ludovic Lignier, responsable de la conservation des grains. Ils ne l’ont pas vécu comme une contrainte et en voient bien l’intérêt : un bon OAD qui s’intègre dans la lutte intégrée au stockage. »

« IoTrap donne une longueur d’avance aux stockeurs »

« IoTrap apporte une caractérisation plus précise et plus complète de l’infestation », ajoute Marine Cabacos, ingénieure en protection intégrée des grains stockés chez Arvalis, institut à l’origine du projet avec Kanope, spécialiste de l’internet des objets. « Il donne une longueur d’avance aux stockeurs en leur permettant de mieux affûter leur stratégie de lutte et de prioriser certaines expéditions ou certains vides sanitaires. Mais, prévient-elle, on ne peut rien faire des données de capture sans suivi de température à proximité. »

Javelot, qui ne dispose à ce stade que de trente lots disponibles à la vente (un lot est composé de dix pièges et de deux relais de communication), va lancer une présérie industrielle pour produire davantage de pièges.