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Ravageurs : les espèces invasives sont en hausse constante en France

Les familles les plus fréquentes se recrutent chez les coléoptères et les hémiptères (mouches), et selon Alain Roques, entomologiste et chercheur à l’Inrae, « la France et l’Italie sont souvent les premiers pays colonisés en Europe ». © A.-M. LAVILLE

Repoussée d’un an pour cause sanitaire, la 12e Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture, qui s’est déroulée à Montpellier les 26, 27 et 28 octobre, a mis l’accent sur la multiplication des espèces invasives sur le territoire français.

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« Le contexte est crispant », a annoncé Philippe Reignault, de l’Anses, lors de la première journée de la Ciraa (Conférence internationale sur les ravageurs et auxiliaires en agriculture), le 26 octobre, à Montpellier SupAgro. Aux ravageurs invasifs déclarés, xylella, mouches des fruits, s’ajoutent les insectes potentiellement vecteurs de maladies, philène et psylle des agrumes. Surviennent aussi de nouvelles introductions, telles que la noctuelle américaine du maïs ou le capricorne asiatique… Au final, une dizaine d’insectes exotiques découverts chaque année.

Les phytophages dominent

« Les espèces d’insectes phytophages sont celles qui progressent le plus vite, en particulier les espèces d’origine asiatique, avec une augmentation significative depuis 1989 », estime Alain Roques, chercheur à l’Inrae. Les familles les plus fréquentes se recrutent chez les coléoptères et les hémiptères (mouches). Celles-ci se déplacent principalement par les voies commerciales liées à la mondialisation. Selon Alain Roques, « la France et l’Italie sont souvent les premiers pays colonisés en Europe ».

Des milliers d’analyses annuelles

Philippe Reignault a souligné l’ampleur de la tâche pour l’Anses qui réalise des milliers d’analyses annuelles sur ces insectes ‘arrivants’ : « Nous constatons une hausse constante du nombre d’espèces, qui nous a poussés à créer un pôle Vectopole Sud avec le Cirad, le CNRS, l’Inrae, l’IRD, l’université de Montpellier. » À côté des alertes, l’Agence poursuit également les suivis de résistance aux insecticides, par exemple sur les pucerons verts et sur les drosophiles. Objectif : « Avoir une vision à 360° sur le contexte sanitaire. »

Anne-Marie Laville

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